La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a procédé mardi à l'arrestation de Michel Safar, un homme d'affaires montréalais, à la suite de la saisie de 343 kilos de cocaïne d'une valeur de près de 15,5 millions de dollars en provenance du Venezuela.

Michel Safar est un homme d'affaires oeuvrant dans le domaine de la construction, plus particulièrement dans l'installation d'équipements de cuisine et de salle de bain ainsi que dans la rénovation à grande échelle. La drogue était dissimulée dans des tuiles de céramique.

L'homme de 47 ans devrait être accusé mercredi au palais de justice de Montréal d'importation de cocaïne et de possession de stupéfiants en vue d'en faire le trafic.

Safar n'est pas connu des policiers mais ceux-ci sont convaincus qu'il est relié au monde interlope, selon le caporal Luc Thibault, de la GRC. «Ce qui nous laisse croire que ça pourrait être le crime organisé, c'est la quantité et l'ampleur, vraiment la quantité de la saisie», a indiqué le policier.

L'arrestation de l'homme d'affaires est le résultat d'une enquête de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). C'est elle qui a ciblé, le 9 novembre dernier, un conteneur présentant des anomalies au port de Halifax.

Ce sont les documents d'expédition qui ont mis la puce à l'oreille des douaniers, selon le directeur intérimaire de la planification et de l'intégration des programmes à l'ASFC, Alain Surprenant. «Tous les conteneurs maritimes qui arrivent au Canada font l'objet d'une évaluation du risque. Sur la base de cette évaluation du risque, certains conteneurs sont ciblés pour un examen plus approfondi. C'est ce qui est arrivé avec ce conteneur-là», a expliqué M. Surprenant.

Le conteneur en question contenait 647 boîtes de tuiles de céramique destinées à la région de Montréal. En y regardant de plus près, les agents ont découvert le pot-aux-roses, a raconté M. Surprenant. «Ils ont utilisé des appareils à rayons X qui ont permis de voir des cavités et, à l'intérieur de ces cavités, était dissimulée la drogue.»

Cette façon de faire laisse croire qu'il s'agit d'un travail d'experts, selon M. Surprenant. «Ce n'est pas un amateur qui a dissimulé de la drogue de cette manière-là. Premièrement, ce n'est pas facile à détecter à l'intérieur de céramique. Habituellement, c'est un produit qui est compact. Donc, on parle d'une dissimulation qui est professionnelle.»

Le dossier avait été remis à la section de la lutte antidrogue de la GRC de Montréal dès le mois de novembre. En décembre dernier, une perquisition a eu lieu dans les locaux de l'entreprise de Michel Safar. Des éléments de preuves avaient alors été saisis ce qui, selon la police, a permis de faire avancer l'enquête jusqu'à l'arrestation.

L'enquête est toujours en cours afin d'identifier d'autres acteurs qui pourraient être impliqués dans cette tentative d'importation.