Jean-Yves Migneault, un récidiviste de 56 ans au lourd passé judiciaire, a été formellement accusé mardi après-midi au palais de justice de Montréal, relativement à l'enlèvement d'une femme dans Villeray, dimanche soir. Il est aussi accusé dans une affaire de violence conjugale, survenue le même jour.

En tout, Migneault fait face à 12 accusations, incluant séquestration, utilisation de fausse arme à feu, menaces de mort, voie de fait contre une ex-conjointe, de même qu'enlèvement, vol qualifié, agression sexuelle et extorsion contre la femme qui a été enlevée dimanche dans le stationnement d'un IGA, situé à l'angle des rues Jarry et Christophe-Colomb. Lors de sa brève comparution, mardi, l'homme au crâne rasé, pas grand mais plutôt baraqué, portait un t-shirt blanc qui laissait voir de nombreux tatouages sur ses bras. Il semblait avoir le côté du visage légèrement tuméfié ou enflé. L'avocate qui le représentait a demandé à ce qu'il soit vu à l'infirmerie. Il doit revenir devant le tribunal ce matin pour son enquête sous cautionnement.Un habitué

Migneault est un habitué des cours de justice et de la prison. Ses problèmes ont commencé alors qu'il était dans la jeune vingtaine. En 1977, il a été condamné à sept ans de prison pour des crimes violents. En 1992, il a écopé de 11 ans pour avoir violenté trois femmes, dont une conjointe qu'il avait séquestrée et menacée d'un couteau. Les deux autres avaient été agressées sexuellement dans le cadre d'un vol qualifié. Ces événements étaient survenus en 1991. En août 1994, alors qu'il se trouvait à l'Établissement Sainte-Anne-des-Plaines, il avait pris la poudre d'escampette à la barbe de ses geôliers, en conduisant une camionnette utilisée normalement pour le transport des détenus. Il avait été repris environ deux semaines plus tard, ce qui lui avait valu 134 jours de prison supplémentaires. En 2008, alors qu'il résidait dans la région de Saint-Calixte, il a aussi eu des démêlés avec la justice pour une affaire de voie de fait, ce qui lui a valu quatre mois de prison.

Si Migneault est reconnu coupable dans ces nouveaux dossiers, il ne serait pas étonnant que la Couronne demande à ce qu'il soit déclaré délinquant dangereux ou à contrôler. Le procureur de la Couronne Steeve Larivière n'a pas voulu s'avancer à ce sujet, mardi.

Dimanche dernier, dans la journée, Migneault s'en serait pris à une ex-conjointe. Puis, un peu avant 21 heures, il aurait accosté une femme dans le stationnement du IGA, alors que celle-ci se dirigeait vers sa voiture avec ses sacs d'épicerie. Sous la menace d'une fausse arme, il aurait obligé la femme à le laisser monter dans sa voiture. Avec son otage, il se serait dirigé dans la région de Saint-Esprit, selon le conjoint de cette femme, qui a accordé une entrevue à Claude Poirier, à LCN, mardi. Migneault devait apparemment rencontrer un ami mais celui-ci ne s'est pas présenté. Il est revenu à Montréal avec la victime. Craignant pour sa vie, la femme se serait efforcée, pendant toute la durée de sa séquestration, de calmer Migneault. Ce dernier est sorti de la voiture, boulevard Saint-Laurent, près de Saint-Joseph, vers minuit. La femme s'est empressée d'alerter la police. Migneault a été arrêté peu de temps après, alors qu'il se trouvait dans un sauna. Il est à noter qu'un employé du IGA avait déjà appelé le 9-1-1, après avoir été témoin de l'enlèvement dans le stationnement.