Le procès d'Allan Frederick James, accusé d'attouchements sexuels sur trois fillettes qui fréquentaient sa garderie dans Côte-des-Neiges en 2007, a commencé mardi au palais de justice de Montréal.

La garderie en question, Funtime Home Daycare, que l'accusé tenait avec sa conjointe, rue Victoria, est fermée depuis les événements. L'homme de 55 ans a été arrêté et accusé en juillet 2007, après qu'une fillette de 5 ans eut parlé à sa mère de certains gestes que «Daddy Allan» avait commis à son endroit. Selon les dires de l'enfant, l'homme s'était masturbé devant elle et lui avait touché le vagin avec son pouce, qu'il avait enduit de salive. Cela s'était passé un samedi, dans la voiture de «Daddy Allan», alors qu'ils faisaient des courses et que la conjointe de l'homme était dans un magasin. Dans un interrogatoire filmé qu'a mené en mars 2007 le détective Tony Paradiso, de la police de Montréal, l'enfant a d'ailleurs mimé avec une précision déconcertante les gestes qu'elle a attribués à l'accusé. «Il a ouvert son pantalon, il a sorti son zizi et il a fait ça», a dit la petite en imitant la masturbation masculine. Elle a aussi dit que les mains de l'homme étaient «sales», qu'il les avait essuyées avec un mouchoir, et qu'il avait bu son urine (à elle). Questionnée par l'enquêteur sur la durée de l'agression, la petite, très expansive et qui gigotait constamment sur sa chaise, a répondu: «Vingt ans!»Mardi, en après-midi, l'enfant qui a maintenant 8 ans a témoigné de vive voix, à partir d'une pièce adjacente à la salle d'audience où se trouvait l'accusé. Le tout a été retransmis par télévision en circuit fermé. L'enfant a raconté sensiblement la même histoire, mais elle s'est montrée plus précise sur certains détails. Quand elle ne se rappelait pas certaines choses, elle disait de demander à sa mère, car celle-ci s'en souviendrait.

Propos pris au sérieux

La mère de l'enfant a été le premier témoin appelé à la barre, mardi matin. Elle a fait garder sa fille pendant quelques années à cette garderie. Alors qu'elle avait 2 ou 3 ans, l'enfant avait parlé de gestes sexuels commis par l'accusé. Mais comme la petite avait de la difficulté à s'exprimer, ses propos étaient restés ambigus et n'avaient pas porté à conséquence. En mars 2007, la mère a cependant pris très au sérieux les confidences de sa fille, alors âgée de 5 ans. Madame en a parlé à la conjointe de l'accusé, et aussi à d'autres personnes à la garderie. À peu près à la même époque, deux autres fillettes, des soeurs, auraient fait des confidences à leurs parents au sujet de l'accusé. L'une des enfants, la plus jeune, n'a cependant jamais voulu répondre aux questions des enquêteurs. Le juge Jean-Pierre Bonin devra décider si la mère peut témoigner à la place de l'enfant.

Le procès d'une durée prévue de quatre jours se poursuit aujourd'hui. Me Anne Gauvin représente la Couronne, tandis que Me Robert Israël assure la défense.