Une danseuse érotique a logé aujourd'hui une plainte au Commissaire à la déontologie policière contre deux membres de l'escouade Éclipse du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). La plaignante, qui dit avoir été victime d'un abus d'autorité, compte également déposer, mardi, une requête en dommages et intérêts de 50 000$ à l'encontre de la Ville de Montréal et de l'un des policiers impliqués dans l'intervention.

L'affaire s'est déroulée dans la nuit du 16 janvier au bar le Sexe d'or situé sur le boulevard Decarie à Montréal. L'avocat de l'effeuilleuse, maître John T. Pepper Jr, compte s'appuyer sur des images captées par les caméras de surveillance de l'établissement le soir de l'intervention pour étayer sa preuve dans les deux causes.

Cyberpresse a obtenu de longs extraits de ces bandes vidéo. Selon l'heure qui figure au bas de l'image, six policiers du groupe Éclipse se sont présentés sur les lieux vers 23h55. Une séquence enregistrée à 3h08 montre le portier du bar débouler les escaliers après avoir été menotté et placé en état d'arrestation. Selon maître Pepper Jr, le policier aurait traité le portier, qui est d'origine arabe, de «maudit importé» avant de le pousser en bas des escaliers.

Alertée par la commotion, la plaignante se serait approchée du cadre de la porte qui mène à la cage de l'escalier. À ce moment, la vidéo montre un second policier la projeter sur le sol de manière brutale. Selon sa version des faits, le policier lui aurait alors lancé: «au lieu d'utiliser tes boules, utilise ta tête».

Le SPVM croit qu'il est trop tôt pour blâmer les deux policiers dans cette affaire. «Il faut demeurer prudents. Ce n'est pas la première fois qu'il y a une intervention d'un policier qui semble musclée, mais qui, par la suite est prouvée comme étant justifiée», a déclaré l'inspecteur Paul Chablo, chef de la division des communications au SPVM. «Avant de tirer des conclusions, nous devons connaître le contexte de toute l'intervention.»

Il a ajouté que le SPVM allait collaborer avec le Commissaire à la déontologie policière. Selon ses dires, l'escouade Éclipse effectuait une «visite administrative» dans le bar, notamment pour vérifier la présence de gangs de rues à l'intérieur de l'établissement.