Thierry Massimo, entraîneur de soccer d'élite de la Montérégie, a plaidé coupable hier matin, au palais de justice de Longueuil, à 26 accusations à connotation sexuelle, dont celle de leurre informatique dans un but sexuel. Ces crimes ont été commis contre une douzaine de jeunes joueurs entre 2001 et 2009. Les faits se sont produits principalement sur la Rive-Sud et à Saint-Jean, mais aussi à Sept-Îles, dans le cadre des Jeux du Québec, à l'été 2007.

Les victimes, toutes des garçons, avaient entre 12 et 16 ans. Pour trois d'entre eux, les gestes se sont rendus jusqu'aux attouchements, aux fellations et à la masturbation. L'homme de 42 ans a aussi poussé les jeunes à avoir des jeux sexuels entre eux. Autrement, il envoyait à ses recrues des messages instantanés MSN à forte connotation sexuelle.

Il a notamment eu ces comportements à l'égard du fils d'une personne de son entourage. En entendant la procureure de la Couronne Julie Laborde résumer comment il avait agressé ce jeune, notamment en lui apprenant à se masturber en regardant des films pornographiques, l'accusé s'est mis à sangloter dans le box des accusés. Il a reconnu tous les faits qui lui étaient reprochés.

Des parents de victimes se trouvaient dans la salle d'audience hier matin. Ils ont poussé de grands soupirs de colère et de frustration à certains moments, car ils ignoraient jusqu'alors ce qui s'était véritablement passé avec leurs garçons. L'un des pères n'a pu retenir ses larmes en sortant. L'accusé avait un grand ascendant sur les jeunes, et ces derniers avaient gardé le silence. «C'est un fin manipulateur», a indiqué Marie-Josée Roy, amie de parents de victimes.

Le pot aux roses

C'est une mère qui a découvert le pot aux roses lorsqu'elle est tombée par hasard sur un courriel explicite que l'entraîneur avait envoyé à son fils. Massimo a été arrêté et accusé le 10 juillet 2009. Il a été libéré sous cautionnement, mais a été incarcéré après avoir manqué aux conditions de sa libération: alors que cela lui était interdit, il a communiqué par ordinateur avec un jeune et a assisté à un match de soccer, caché dans un petit bois, derrière un but. Il est détenu depuis le 28 août dernier. Hier, devant le juge Marc Brisson, Massimo a également plaidé coupable à ces bris de conditions.

Les plaidoiries sur la peine à infliger à Massimo auront lieu le 7 juin prochain. D'ici là, il fera l'objet d'une évaluation sexologique et d'un rapport de personnalité. La procureure de la Couronne, qui compte demander de cinq à huit ans de prison, requerra peut-être aussi que l'homme soit déclaré délinquant à contrôler. L'avocat de la défense, Marco Labrie, demandera une peine de prison ferme, mais moindre.

Massimo est très connu dans le milieu du soccer de la Rive-Sud. Il a été sélectionneur des équipes d'élite de l'Association régionale de soccer de la Rive-Sud pendant près de 10 ans et s'occupait de l'entraînement des gardiens de but.