Si ce qui est rapporté est conforme aux faits, l'intimidation dans les chantiers de construction de la Côte-Nord est clairement de nature criminelle, estime le ministre responsable de la Sécurité publique, Jacques Dupuis.

«Ce que j'entends relève clairement du pénal, c'est de la nature d'actes criminels. Mais je ne veux pas juger sur ce qu'on entend dans les médias» a dit M. Dupuis au sujet d'un reportage diffusé la veille par Radio-Canada.On y décrivait en détail les manoeuvres d'intimidation d'un permanent de la FTQ, Bernard Gauthier, de la section locale 791, qui regroupe les opérateurs de machinerie lourde. Des travailleurs d'autres centrales étaient la cible de menaces au téléphone.

M. Dupuis a demandé mercredi à la Sûreté du Québec de confier à l'escouade Marteau, spécialisée dans l'industrie de la construction, le soin de pousser plus loin l'enquête.

«J'ai demandé à l'escouade qu'elle travaille avec la Commission de la construction pour faire enquête, et leurs conclusions pourraient être déférées aux enquêtes criminelles de la Côte-Nord pour voir s'il y a des accusations à porter», a souligné mercredi M. Dupuis.

Selon Radio-Canada, un climat d'intimidation et de violence généralisé règne dans les chantiers syndiqués par la Fédération des travailleurs du Québec.

M. Dupuis a toutefois affirmé que cela ne l'étonne pas outre mesure: «J'entends tellement de choses que je ne suis jamais surpris. Ma responsabilité est que cela soit enquêté de façon méticuleuse, pour décider s'il y aura ou non des poursuites.»

Depuis un an maintenant, les allégations de malversations dans le milieu de la construction se multiplient. Mais, encore mercredi, M. Dupuis a fermé la porte à l'enquête publique que réclame l'opposition péquiste. «J'ai toujours dit: laissons la police faire son travail», a insisté M. Dupuis.

Québec a présenté plusieurs projets de loi destinés à resserrer le financement politique et l'adjudication des contrats publics depuis l'automne dernier.