Purgeant actuellement une peine de 49 mois pour agressions sexuelles sur une fillette qu'il prétendait avoir épousée, Daniel Cormier s'est vu infliger neuf mois supplémentaires, ce matin, pour une autre affaire à caractère sexuel, survenue celle-là il y a quinze ans.

Les faits se sont produits entre 1993 et 1995, alors que la victime avait 16 et 17 ans. En fait, la jeune fille avait commencé à faire du bénévolat à l'église du Centre-Ville, une obscure église évangélique que Cormier avait fondée, et dont il était le pasteur autoproclamé. La jeune fille éprouvait des difficultés au sein de sa propre famille, surtout avec son père. Cormier l'a prise sous son aile, et s'est engagé à lui servir de père. Il disait d'ailleurs la considérer comme sa fille. Cormier qui agissait en gourou épatait la jeune fille par ses connaissances religieuses. Elle était complètement subjuguée.

Mais voilà, Cormier a outrepassé le rôle du père. Il la tenait par la main, la faisait asseoir sur ses genoux, lui a donné au moins un french kiss. Une fois, il a pris sa main (à elle) pour la mettre sur son pénis par-dessus ses vêtements. En une autre occasion, alors qu'il l'avait fait coucher dans le même lit que lui lors d'une retraite au Camp Duhamel, il a mis sa main sur ses parties génitales (à elle). Lors du procès, la jeune fille a expliqué qu'à l'époque, elle n'avait aucune expérience sexuelle, et qu'elle était timide et naïve. Pendant une partie des événements, elle était sous la protection de la DPJ.

En rendant sa décision, ce matin, le juge Claude Leblond a signalé que les gestes commis par l'accusé dans la présente affaire se situaient dans la «limité inférieure de gravité.» La Couronne réclamait de 12 à 18 mois de prison, tandis que la défense suggérait six mois. Le juge a opté pour neuf mois, consécutifs à la peine de 49 mois que l'accusé purge actuellement.

Rappelons que dans cette autre affaire, Cormier avait eu des relations sexuelles avec une fillette dont il était tombé amoureux. Cela s'était produit entre 1998 et 2002, et il avait été accusé en 2003. Dans le cadre d'interminables procédures judiciaires qui se sont étirées sur presque six ans, Cormier avait tenté de démontrer qu'il avait épousé cette petite fille le jour de ses dix ans, dans son église du Centre-Ville. Il soutenait que ce mariage était légal. Il a bien sûr perdu sa cause, et a été condamné à 49 mois de prison, en janvier 2009. Il est en appel dans cette affaire, mais il est tout de même en prison.