Sorti de prison lundi dernier, un jeune homme de 19 ans risque maintenant de se faire expulser vers son pays d'origine, le Congo, en raison de son parcours criminel et de la violence qu'il a manifestée durant toute son adolescence.

À minuit moins une, le jeune homme, dont nous devons taire le nom, soutient vouloir changer de vie. Vendredi, il a assisté à une audience de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié au sujet de son possible renvoi. Un détective expert en gangs de rue, Jean-Claude Gauthier, a expliqué le fonctionnement des gangs et a parlé de l'implication du jeune homme. Ce dernier a fait les 400 coups à Montréal-Nord, où il s'était associé avec le gang des Bo-Gars: vols, vols qualifiés, trafic de drogue et même tentative de meurtre.

 

En janvier 2005, il faisait partie du groupe qui a attaqué, poignardé et volé une sexagénaire handicapée dans le stationnement d'une résidence pour personnes âgées à Montréal-Nord. Même s'il ne s'en est pas pris lui-même à la victime, il faisait partie de la bande et a été condamné au Tribunal de la jeunesse.

En 2009, il a été condamné à une peine de 15 mois pour braquage de domicile. Il a purgé sa peine dans une prison pour adultes et en a été libéré lundi. Selon le policier, en prison, le jeune homme était fier d'afficher les couleurs de son gang (rouge) et tenait à être dans le secteur des «rouges». Vendredi, devant la commissaire Tordof, il portait une chemise beige.

Enfance difficile

Le cas paraît peu sympathique, mais l'avocate du jeune homme, Me Marie-Hélène Giroux, table sur le fait qu'il a commis tous ses crimes alors qu'il était mineur, qu'il a eu une enfance très difficile et qu'il veut rentrer dans le droit chemin. Selon Me Giroux, il a vu sa mère, ses frères et ses soeurs se faire tuer sous ses yeux au Congo. Il est arrivé au Canada à l'âge de 9 ans, avec son père. Il a le statut de réfugié politique et de résident permanent, mais pas la citoyenneté canadienne. C'est ce qui fait qu'il risque d'être renvoyé dans un pays où il dit ne plus connaître personne et n'avoir aucune attache. Ici, il a été élevé par sa belle-mère. Son père a fait un enfant à cette femme, puis il les a abandonnés tous les trois.

Le jeune homme, qui dit faire de l'insomnie en pensant qu'il pourrait être expulsé, doit revenir devant la Commission de l'immigration le 21 avril pour la suite du processus.

«Tout ce que je faisais quand j'étais jeune, c'est en train de me rattraper. Je ne vais pas vous mentir, j'étais un gars violent. Mais là, je veux retourner à l'école, devenir un homme. Je demande une dernière chance», a-t-il dit aux médias.