Un dépanneur de Pointe-Claire a perdu son permis d'alcool pour 120 jours, car il avait mis sur pied un modus operandi lui permettant de vendre de l'alcool à des mineurs. Un client de 15 ans a été mortellement happé par un train dans les heures qui ont suivi l'achat d'alcool.

La Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJQ) convient qu'il s'agit d'une suspension «sévère». La punition reflète cependant la «gravité des faits reprochés», peut-on lire dans le jugement émis le 18 janvier.

 

Le triste incident est survenu le vendredi 31 mai 2008. Ce jour-là, Justin (nom fictif), étudiant de troisième secondaire de l'école Beaconsfield High, s'est rendu au dépanneur Fairview à la fin des classes. L'établissement du boulevard Saint-Jean était réputé pour vendre de l'alcool aux mineurs.

Accompagné de deux amis, Justin a acheté une bouteille de bière Tornade de 40 onces à 8% d'alcool. Huit autres élèves se sont également procuré des boissons alcoolisées sans devoir montrer de carte d'identité, peut-on lire dans le jugement.

Le groupe est ensuite allé boire l'alcool dans un parc avoisinant. En plus de la bière, Justin a consommé de la marijuana et du gin qu'il avait apporté de chez lui. Vers 21h, il a été malade.

Justin a alors pris l'autobus pour se rendre à la gare de Beaconsfield, d'où il devait prendre une correspondance pour se rendre chez lui, à Sainte-Anne-de-Bellevue. Il n'est finalement jamais retourné à la maison: un train l'a renversé alors qu'il était assis sur les rails, écouteurs sur les oreilles.

Un autre incident lié au dépanneur Fairview est survenu le 8 juillet 2008. Une adolescente de 14 ans avait perdu conscience à l'arrière de l'établissement après y avoir acheté de la boisson à base de vodka, rapporte le jugement.

Les propriétaires du dépanneur Fairview, Gurpreet et Rajinder Mago, ont nié avoir vendu de l'alcool à des jeunes. Le RACJQ n'a pas cru leur défense: la preuve démontre au contraire qu'ils avaient établi un système pour y arriver.

Les frères Mago admettaient seulement deux ou trois jeunes à la fois dans leur dépanneur et refusaient de leur vendre de l'alcool en présence de clients adultes. Après la vente, ils ordonnaient aux adolescents de cacher les bouteilles dans leur sac à dos.