Plusieurs procès ont marqué 2009, notamment ceux de Francis Proulx, de Cathie Gauthier ou même de Guy Lafleur. Voici quelques-unes des causes qui devraient retenir l'attention sur la scène judiciaire en 2010.

Meurtre de soeur Lauzon

Accusé du meurtre non prémédité de la religieuse Estelle Lauzon, Martin Rondeau doit avoir son procès devant jury à partir du 8 février, au palais de justice de Montréal. Battue à mort, la religieuse de 81 ans, membre de la congrégation des soeurs de la Providence, oeuvrait à la réhabilitation de jeunes hommes en difficulté dans un édifice attenant au couvent. Son corps tuméfié et ensanglanté a été découvert le matin du 13 août 2007 dans un couloir de l'édifice du 2350, boulevard de Maisonneuve, où logeaient les bénéficiaires. Rondeau était l'un d'eux, et il connaissait bien la religieuse. L'homme de 33 ans souffrirait de certains problèmes psychiatriques, mais il a été jugé apte à subir son procès.

 

Le cardiologue Turcotte à son enquête préliminaire

Accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants, le cardiologue Guy Turcotte doit subir son enquête préliminaire à partir du 22 février, au palais de justice de Saint-Jérôme. Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans, ont été tués de plusieurs coups de couteau, manifestement pendant leur sommeil, la nuit du 21 février 2009, dans le chalet de Piedmont où leur père venait d'emménager. Lui et leur mère, Isabelle Gaston, médecin urgentologue, venaient de se séparer. Tous deux travaillaient à l'hôpital de Saint-Jérôme. Guy Turcotte, 37 ans, a essayé de se suicider, d'abord la nuit du drame et, plus tard, en prison.

 

Photo: PC

Martin Rondeau

Saïd Namouh connaîtra sa peine pour terrorisme

Déclaré coupable sous quatre chefs d'accusation liés au terrorisme en octobre dernier à Montréal, Saïd Namouh connaîtra sa peine le 17 février. Il est le premier individu au Québec à être condamné en vertu de la loi antiterroriste, adoptée en décembre 2001 dans la foulée des événements du 11 septembre. Namouh, un Marocain de 36 ans qui s'est établi au Canada après avoir épousé une Québécoise beaucoup plus âgée que lui, faisait la promotion du terrorisme par l'internet pour le compte du Global Islamic Media Front. Selon ses écrits, Namouh, qui a été surnommé «le terroriste de Maskinongé», était lui-même prêt à mourir en martyr pour la cause. La preuve a aussi démontré qu'il s'apprêtait à quitter le Canada pour le Maghreb et l'Égypte afin de rencontrer des complices dans le but de commettre un attentat à l'explosif. Dans cette affaire, la Couronne réclame la perpétuité, tandis que la défense estime que le temps que Namouh a passé en détention depuis son arrestation, en septembre 2007, est suffisant.

L'injection fatale

Curieuse affaire que celle-ci. David Blais, un toxicomane de 38 ans, est accusé d'homicide involontaire pour avoir injecté à un homme d'affaires en voyage à Montréal une dose d'héroïne qui s'est avérée fatale. Ce dernier, Trevor Keith Graham, cadre dans une grande entreprise de ciment de la Nouvelle-Écosse, a succombé à une surdose d'héroïne dans une petite chambre d'hôtel du centre-ville, le 31 janvier 2009. Les deux hommes s'étaient apparemment rencontrés dans la journée et avaient décidé de consommer ensemble. Pour être plus tranquilles, ils avaient loué une chambre dans un petit hôtel de la rue Saint-Hubert, le 7 saisons. L'homme d'affaires aurait demandé à Blais de lui injecter la drogue. Blais aurait accepté et, constatant que son compagnon se sentait mal, aurait demandé du secours; mais l'homme d'affaires a quand même succombé. Blais subira son enquête préliminaire le 9 février.

Première affaire de surf sur véhicule

Tommy Palliser, un Inuit bien en vue dans sa communauté d'Inukjuak, pourrait bien être la première personne jugée au Québec pour une affaire de car surfing. L'homme de 33 ans est accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort d'un de ses amis, Kevin Ducharme. Ce dernier, âgé de 38 ans, s'est blessé mortellement en tombant du toit d'un véhicule en marche, dans la nuit du 29 juin, à Dollard-des-Ormeaux. C'est Palliser qui conduisait. Aux États-Unis, le surf sur véhicule a causé de nombreuses morts. Palliser, qui est rentré à Inukjuak après avoir obtenu sa liberté provisoire, se fait représenter par son avocat lorsque la cause revient au rôle pour des remises. Elle revient justement le 10 février, possiblement afin que l'on fixe la date de l'enquête préliminaire.

Saïd Namouh

Stéphanie Meunier: meurtre d'un bambin de 4 ans

Accusée du meurtre non prémédité d'un bambin de 4 ans (fils de son nouveau conjoint), Stéphanie Meunier, 29 ans, doit subir son enquête préliminaire cette année en vue de son procès. L'exercice devait se tenir le 22 février, mais il sera vraisemblablement reporté à plus tard à la demande de la défense. Mme Meunier avait appelé le 911 dans l'après-midi du 6 décembre 2008, parce que le petit qu'elle gardait n'allait pas du tout. Transporté à l'hôpital, l'enfant est mort dans la soirée. Il aurait apparemment été battu à mort. Arrêtée et accusée, Mme Meunier, elle-même mère de quatre enfants, a tenté sans succès d'obtenir sa mise en liberté en attendant son procès.

Le comédien et la porno juvénile

L'arrestation d'un comédien vedette de Vrak-TV, Jean-François Harrisson, a fait grand bruit en mars. Accusé de possession et de distribution de matériel de pornographie infantile, l'homme de 35 ans doit subir son enquête préliminaire le 14 avril au palais de justice de Montréal. Harrisson avait été arrêté dans la foulée d'une enquête qui avait débuté aux États-Unis. En fait, le comédien québécois aurait échangé du matériel avec un cyberpédophile de Seattle qui s'est fait épingler par la police. En fouillant l'ordinateur de cet homme, les policiers ont découvert qu'un de ses correspondants résidait à Montréal.

Retour à la case départ pour le fondateur déchu des Grands Frères du Saguenay

Libéré en 2005 après avoir purgé une peine de 10 ans de prison pour agressions sexuelles sur des jeunes garçons, le fondateur déchu des Grands Frères du Saguenay, Camil Girard, s'est de nouveau fait prendre, cette fois par des reporters français qui réalisaient un reportage sur la cyberpédophilie. Girard aurait même été filmé à l'aide d'une caméra cachée, à l'automne. L'information a été transmise à la police française, qui l'a relayée à la Sûreté du Québec. Girard, qui demeurait rue Sainte-Catherine, à Montréal, a été arrêté à la mi-décembre. L'enquête sur cautionnement n'a pas encore eu lieu. Il doit revenir devant le tribunal le 12 janvier pour la suite du processus judiciaire.

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Stéphanie Meunier