Condamné à 15 mois de prison le 4 décembre dernier pour fraude et trafic d'influence, Benoît Corbeil, ex-directeur général du Parti libéral du Canada au Québec, a pu retrouver sa liberté, hier, après que la Cour d'appel lui eut accordé la permission de porter sa peine en appel.

Outre la prison, M. Corbeil a été condamné à une amende de 20 000$ payable en un an ainsi qu'au remboursement des 117 315$ qui ont été détournés des coffres du Parti libéral, il y a une dizaine d'années. M. Corbeil trouve cela excessif.

Selon lui, la juge Suzanne Coupal a accordé une importance démesurée aux critères d'exemplarité et de dissuasion générale. Il continue de soutenir qu'il n'a pas bénéficié personnellement des sommes fraudées et se plaint d'avoir été le seul à écoper, alors que d'autres individus ont fait bien pire.

Il s'étonne, notamment, que Benoît Renaud, frère du délateur Alain Renaud, n'ait pas été accusé, alors qu'il a reçu au moins 15% des 117 415$ en cause. Benoît Renaud avait été payé pour que son entreprise, Arts Tellier, serve d'intermédiaire dans la fraude, orchestrée selon M. Corbeil par feu Giuseppe Morselli, lequel en menait large au parti.

Rappelons que M. Corbeil a plaidé coupable aux accusations portées contre lui. Il espérait une absolution, ou tout au plus une amende moins sévère que celle qu'il a eue et une peine avec sursis. Il ne s'attendait manifestement pas du tout à devoir rembourser.

D'autant plus, souligne-t-il, qu'il lui est impossible de mettre en cause les autres personnes impliquées puisque l'affaire est prescrite depuis longtemps. L'audience sur le fond de l'appel aura lieu le 16 avril prochain.