Présenté comme le chef d'un prolifique gang de trafiquants de crack du Sud-Ouest de Montréal, Roy Haynes jr attendra la tenue de son procès derrière les barreaux.

«Il a suffisamment de contacts pour remettre l'organisation sur pied. De le remettre en liberté équivaudrait à lui donner le feu vert pour reprendre ses activités illicites», a souligné le juge Gilles Cadieux, de la Cour du Québec, pour expliquer son refus de le libérer. D'autant, selon lui, que le jeune caïd de 34 ans de la Petite-Bourgogne était à la tête d'«une organisation bien structurée opérant de façon intensive sur une longue période».

 

Son avocat, Me Claude Olivier, arguait que Haynes est en détention depuis le 28 mai 2008, et qu'il a déjà beaucoup réfléchi sur son mode de vie. L'une des soeurs Haynes était prête à l'accueillir chez elle à Brossard, et même à mettre sa maison en garantie afin de rassurer le tribunal sur la bonne conduite du prévenu.

À la lumière de ce qu'il a entendu durant l'enquête sur cautionnement, le juge Cadieux estime pour sa part que Haynes «a bien peu changé depuis 18 mois», comme en fait foi son implication dans une violente bagarre survenue le 20 avril dernier, dans un parloir du Centre de prévention de Rivière-des-Prairies.

Bagarres

En pleine heure des visites, Haynes s'en est pris avec un pic artisanal à l'un de ses fournisseurs de cocaïne, Ernest Clarke, également arrêté au cours de l'opération Satellite, au printemps 2008. Haynes s'est retrouvé à l'hôpital, tandis que Clarke a dû être soigné à l'infirmerie de la prison. En perquisitionnant chez Clarke, les policiers ont découvert des armes, de la cocaïne et 232 630$ en comptant.

L'enquête policière a aussi démontré que, le 24 avril 2008, quelques jours avant d'être arrêtés, Haynes et deux de ses lieutenants ont administré une raclée à un «boss de rue» qui ne suivait pas les règles de l'organisation. Au grand dam de Haynes, il achetait même en cachette de la drogue d'un autre fournisseur.

Surnommé Capone, Haynes fait face à une brochette d'accusations liées au trafic de drogue (crack et cocaïne), à la possession d'armes et au proxénétisme. Il fait aussi face à une accusation de gangstérisme. Le procès est prévu pour le 1er mars, en même temps que six autres membres de son gang des Outlaws.