La police de Montréal nie catégoriquement que ses agents s'en prennent aux sans-abri de façon disproportionnée, comme l'affirmait mardi la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

La Commission a accusé les policiers montréalais de s'adonner au «profilage social» en remettant aux sans-logis des constats d'infraction à la suite de comportements qui ne valent pratiquement jamais à la grande majorité des gens d'être sanctionnés. Parmi les comportements reprochés figurent, par exemple, cracher par terre, ou encore, traverser la rue ailleurs qu'à une intersection.

Au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), l'assistant-directeur Denis Desroches, chef du Service à la communauté du centre-ville, déplore le choix par la Commission de quelques interventions pour en arriver à une «généralisation» qui donne «une image négative et sensationnelle».

Il explique que si les sans-abri sont proportionnellement visés plus souvent par des interventions, c'est entre autres parce qu'ils «sont plus souvent sur le domaine public» que la plupart des gens. Il assure que même les piétons qui sortent des tours à bureaux risquent l'amende s'ils ne respectent pas les règlements.

M. Desroches soutient que les policiers qui remettent des constats d'infraction le font «avec discernement», et qu'ils n'optent pour une approche répressive qu'«en dernier recours».

L'assistant-directeur note par ailleurs que des policiers de deuxième ligne sont spécialement mandatés pour venir en aide aux citoyens qui vivent des situations dramatiques comme l'itinérance et pour les aider à trouver des solutions durables.

Trois des 14 recommandations faites par la Commission mardi s'adressaient directement au SPVM, qui, s'il semble les rejeter d'emblée, assure malgré tout qu'il les prendra en considération dans la mise à jour constante de ses pratiques.