La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a arrêté un rwandais âgé de 37 ans accusé de crimes de guerre liés au génocide rwandais de 1994.

C'est vendredi en soirée que les enquêteurs ont arrêté Jacques Mungwarere, qui habitait à Windsor, en Ontario. Il a fait une brève apparition en cour, samedi, à Ottawa. Il y demeurera en détention préventive et son cas est en instance jusqu'au 12 novembre.

M. Mungwarere est seulement la deuxième personne à être accusée en vertu de la Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, qui est entrée en vigueur en octobre 2000.

La section des crimes de guerre de la GRC a indiqué qu'une enquête était en cours depuis six ans et a seulement voulu confirmer que M. Mungwarere était accusé d'avoir commis des actes de génocide dans la région de Kibuye, au Rwanda.

Ainsi, le sergent Marc Ménard a refusé de donner davantage de détails au sujet des accusations portées contre le Rwandais. «La position de la GRC, c'est que nous prenons cette affaire très au sérieux, a-t-il dit samedi. Nous avons l'intention de traiter ces cas jusqu'aux limites permises par la loi et nous tiendrons ceux impliqués dans ce genre de crimes responsables de leurs actions.»

Au mois de mai, Desire Munyaneza est devenu la première personne à être condamnée sous la Loi canadienne sur les crimes de guerre. Un juge du Québec l'a condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

M. Ménard a indiqué qu'il y avait un lien entre le cas de M. Mungwarere et celui de Munyaneza, qui avait été trouvé coupable de plusieurs chefs d'accusation dans différentes régions du Rwanda.

Dans une déclaration, la section des crimes de guerre de la GRC a affirmé que l'enquête impliquant Jacques Mungwarere avait été déclenchée à la suite d'une plainte d'un citoyen qui s'était dit préoccupé. Mais M. Ménard n'a pas voulu dire si l'indice provenait du Canada ou d'ailleurs.

On ne sait pas non plus comment l'accusé est arrivé au Canada et quel est statut au pays, renvoyant la balle à l'Agence des services frontaliers du Canada. «Je peux simplement vous dire qu'il est un ressortissant rwandais», a néanmoins précisé le sergent.

Lors de son enquête, cinq enquêteurs de la GRC ont conduit de nombreuses entrevues exhaustives avec plusieurs témoins au Rwanda, aux États-Unis ainsi qu'au Canada. Au moins cinq voyages ont été effectués dans ce pays d'Afrique central.

Selon M. Ménard, le gouvernement rwandais a coopéré en fournissant de l'aide logistique et a également aidé la GRC à localiser des témoins.