De nombreux proches et quidams étaient rassemblés cet après-midi dans un salon funéraire d'Anjou afin de rendre hommage à Natasha Cournoyer, dont la disparition et le meurtre sordide secouent le Québec depuis plus de deux semaines.

Le corps de la femme de 37 ans était exposé au Complexe Urgel Bourgie Saint-François-d'Assise, à Montréal. Devant son cercueil, des membres de la famille étaient enlacés, solidaires durant ces épreuves douloureuses. Une peinture représentant une Natasha Cournoyer resplendissante était installée à côté du cercueil. Des bouquets de fleurs couvraient pratiquement un mur au complet au fond de la salle. Dans le stationnement du salon funéraire, quelques personnes ont accepté de livrer un témoignage. C'est le cas de Karine et Louise Fournier, qui ont fréquenté étroitement les Cournoyer plusieurs années. «Natasha et Karine ont fait du patinage artistique plusieurs années ensembles de 7 à 14 ans et Louise (la mère de Natasha) et moi étions bénévoles pour le club. On les a beaucoup fréquentés, on était comme une famille...», raconte Louise Fournier. «Natasha était toujours joyeuse, on riait sans arrêt», ajoute sa fille, Karine, en deuil de son amie d'enfance.

Un peu plus loin, Lucie St-Laurent a elle aussi connu les Cournoyer par l'entremise du patinage artistique. Cette ancienne entraîneuse dit avoir été chavirée en apprenant la mort de son élève. «Je lui ai enseigné de 5 à 15 ans, c'était comme ma petite fille. Je suis complètement à l'envers», confie Mme St-Laurent, atterrée, qui ne tarit pas d'éloges envers Natasha. «C'était une fille extraordinaire, avec beaucoup de caractère. Une fonceuse, très orgueilleuse, une vraie battante», énumère-t-elle.

Mme St-Laurent salue également le courage et la force de la mère de Natasha, une amie intime. «Ce qu'elle vit, c'est l'enfer! C'est une femme fantastique et je lui lève mon chapeau.»

Même si elles ne connaissaient pas Natasha Cournoyer et sa famille, Francine Lavallée et Marie C., deux résidentes du quartier, tenaient aussi à offrir leurs sympathies à la mère de la victime. «Cette histoire là m'a beaucoup touchée. On espère que l'affaire sera vite élucidée, parce que le meurtrier pourrait récidiver», explique Francine Lavallée. «On voulait serrer la main de la mère de Natasha, lui dire qu'on est avec elle, au nom de toutes les femmes qui auraient aimé être là pour la soutenir», ajoute-t-elle.

Hormis les deux femmes, plusieurs quidams, bouleversés par le drame, ont aussi défilé au salon.

Selon cet ami de la famille, cette sollicitude des gens touche profondément les proches. «Le courant de sympathie est très fort, c'est sûr que ça les réconforte beaucoup», assure André Letendre.

L'ami de coeur de Natasha Cournoyer, Michel Trottier, est aussi venu se recueillir. Il a simplement confirmé avoir réussi le test du polygraphe auquel on l'a soumis il y a quelques jours.

D'autres témoignages seront entendus demain, à l'occasion des funérailles qui seront célébrées à Saint-Sauveur.

Par ailleurs, l'enquête sur le meurtre de Natasha se poursuit et semble plus complexe que prévu. Après 10 jours d'enquête et plus de 300 renseignements analysés, la police de Montréal n'a aucun suspect numéro un en vue. Les enquêteurs n'écarteraient aucune hypothèse, y compris la possibilité que Mme Cournoyer ait été victime d'un prédateur sexuel ou d'un psychopathe.

La femme de 37 ans a disparu le soir du 1er octobre à sa sortie du travail, à la Place Laval, dans le quartier Chomedey. Son corps a été découvert cinq jours plus tard sous un pylône électrique de Pointe-aux-Trembles, dans l'est de Montréal. Elle aurait été étranglée.

-Avec Catherine Handfield