Des corps policiers canadiens ont demandé à leurs agents de ne plus viser le coeur et la poitrine lorsqu'ils font usage de leur pistolet à impulsion électrique de type Taser.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC), la police provinciale de l'Ontario et plusieurs autres services de police municipaux ont indiqué que la consigne avait été donnée la semaine dernière après que Taser International eut soulevé de nouvelles préoccupations selon lesquelles l'arme pouvait entraîner des arrêts cardiaques.

Les policiers doivent désormais viser l'abdomen, les jambes ou le dos des personnes qu'ils souhaitent maîtriser. Le président du comité sur la sécurité de la GRC, le sergent Scott Warren, a dit que cela représentait un changement important dans l'utilisation du pistolet à décharge électrique.

Les nouvelles directives de Taser International, émises à la fin du mois de septembre, visent à éviter toute controverse quant aux dangers de l'arme pour le coeur humain.

La compagnie précise cependant que les risques de crises cardiaques liées à l'utilisation d'un Taser sont «extrêmement faibles». Toutefois, elle ajoute qu'il faut tenir compte de nombreux facteurs, notamment la consommation de drogues ou encore les problèmes cardiaques qu'une personne peut avoir et qu'un agent ne peut diagnostiquer dans le feu de l'action.

Les perceptions de la GRC quant à l'utilisation du pistolet à impulsion électrique ont rapidement évolué après certains incidents. Par exemple, un immigrant polonais, Robert Dziekanski, est mort après que des agents de la GRC ont eu recours à un pistolet électrique à l'aéroport international de Vancouver en octobre 2007.

En février dernier, le commissaire de la GRC, William Elliott, avait provoqué la surprise de plusieurs observateurs lorsqu'il avait admis que les personnes contre qui l'arme était utilisée pouvaient être exposées à des «risques importants de décès», particulièrement si elles sont agitées ou en délire.

«Je ne crois pas qu'il existe des preuves selon lesquelles le Taser provoque la mort, mais il y a des incidents où peu après qu'il ait été utilisé, des individus sont décédés», a dit M. Elliott au moment où il annonçait les nouvelle règles d'utilisation du Taser.

Il a également précisé que l'arme ne pouvait plus être utilisée contre les personnes qui refusent simplement de coopérer avec les policiers.

Il y a quatre mois, des corps policiers canadiens ont retiré de la circulation 1600 anciens modèles du Taser pour les soumettre à des tests. Ils ont révélé que dans 90 pour cent des cas, les anciens modèles produisaient une décharge électrique moins importante que prévu.