«La tristesse et l'incompréhension règnent dans nos coeurs en ce moment... Cette tragique disparition, cet horrible dénouement. Pourquoi?»

Marie-Claude Fraser était atterrée par la fin tragique de sa meilleure amie, Nathasha Cournoyer. Le corps de cette dernière a été retrouvé sous un pylône électrique à Pointe-aux-Trembles. Pour les proches, le choc a été dur.

Le Bureau du coroner a confirmé mercredi que le corps de la femme découvert mardi à Pointe-aux-Trembles est bel et bien celui de Natasha Cournoyer, portée disparue jeudi dernier à Laval.

Comme il y a une enquête sur ce meurtre, le Bureau du coroner n'a pas précisé les causes de la mort. Des sources policières indiquent cependant que, selon les premières constatations des enquêteurs, la victime aurait été étranglée. On aurait également découvert du sang sur son visage, mais la blessure pourrait avoir été causée par une chute.

Les premiers résultats de l'autopsie ne permettent pas de déterminer le moment exact de la mort, mais les enquêteurs devraient le savoir aujourd'hui. Le coroner Jacques Robinson est attitré au dossier.

Bien qu'appréhendée, l'annonce de la mort de Nathasha Cournoyer a suscité la consternation chez ses proches dont certains étaient réunis au domicile de la mère de la victime, Louise, à Anjou. Au bout du fil, son oncle, Gaston Morelle, vivait des moments pénibles. «Aujourd'hui, il n'y aura pas de commentaires. C'est trop difficile», a-t-il dit d'une voix épuisée.

Marie-Claude Fraser, qui vit à Hawaii, était elle aussi trop ébranlée pour parler au téléphone. Elle a donc cosigné une courte lettre avec sa soeur, Caroline. «Natasha était une amie extraordinaire... Elle avait un si grand coeur», ont-elles écrit, décrivant la victime comme une femme élégante, raffinée, douce et généreuse.

Native de Montréal, Natasha Cournoyer est décrite par ses amis comme une passionnée de voyages. Après avoir achevé ses études à l'UQAM, elle caressait l'idée de faire une maîtrise, selon ses proches.

L'ami de la victime, Michel Trottier, n'a pas répondu à nos appels. Il a toutefois écrit une lettre qu'il a publiée sur sa page Facebook, mercredi matin. À sa demande et afin de dissiper tout soupçon, M. Trottier devait se soumettre au test du polygraphe, mercredi matin. La rencontre a toutefois été annulée étant donné les développements tragiques.

L'enquête se poursuit

La police de Montréal a poursuivi son enquête, mercredi. En matinée, les policiers ont terminé l'analyse de l'endroit où le corps a été découvert, en bordure du fleuve, non loin de l'intersection de la rue Notre-Dame et de la 36e Avenue.

«Jusqu'à maintenant, nous n'avons identifié aucun suspect», a indiqué Olivier Lapointe, porte-parole de la police de Montréal. La police de Laval, qui enquête sur la disparition, a confié des dossiers à ses collègues de Montréal, qui enquêtent sur le meurtre.

Selon nos sources, les policiers étudient sérieusement l'hypothèse que le meurtrier connaissait la victime. Rappelons que Natasha Cournoyer aurait été enlevée en sortant de la Place Laval, qui abrite les bureaux du Service correctionnel du Canada, où elle travaillait à titre de responsable des communications depuis le mois de mai.

Ce soir, des enquêteurs de Laval tenteront de retrouver les gens qui ont été vus sur les caméras de surveillance entourant la Place Laval, selon nos informations.

Consternation chez les collègues

La confirmation de la mort violente de Natasha Cournoyer a semé la désolation au bureau lavallois du Service correctionnel du Canada.

«Tout le monde est en deuil, a résumé Caroline McNicoll, porte-parole au Service correctionnel. La découverte du corps mardi avait donné un coup, et la confirmation d'aujourd'hui fait monter d'un cran l'émotion qui est palpable.»

Natasha Cournoyer, fille unique, habitait depuis peu au village la Faîtière, un complexe résidentiel de condominiums situé à Piedmont, dans les Laurentides. Les voisins interrogés connaissaient peu la femme de 37 ans, mais plusieurs ont encaissé la nouvelle avec stupeur.

«Des policiers sont venus nous rencontrer samedi dernier, a souligné Benjamin Curran, en vacances depuis un mois dans un condominium situé à quelques portes de celle de Mme Cournoyer. Le jour même, c'est une amie de Mme Cournoyer, en choc, qui est venue nous informer de la situation et nous demander si on avait vu quelque chose.»

- Avec Jean-Paul Charbonneau