Profitant de son statut, l'agent des services correctionnels Pierre-Arold Agnant aurait transporté de la drogue à l'intérieur de la prison de Bordeaux pour le compte d'un réseau qui la revendait aux détenus.

Le procès de l'homme de 46 ans se tient depuis lundi au palais de justice de Montréal pour des accusations de trafic de drogue, complot, abus de confiance et corruption, crimes qui auraient été commis entre le 25 décembre 2006 et le 20 juin 2007.

 

En résumant aux 12 jurés la preuve qu'elle entendait leur présenter, la procureure de la Couronne Chantal Michaud a indiqué que des individus se sont regroupés et organisés pour faire le trafic de drogue dans le but de faire de l'argent. Chacun avait son rôle à jouer, a-t-elle dit, avant d'ajouter que Pierre-Arold Agnant était le lien entre l'extérieur et l'intérieur.

Selon la preuve, le chef de l'organisation était Gustave Jean, 38 ans, emprisonné à Bordeaux. «Il était de toutes les opérations, et c'est à lui que les autres se référaient pour des conseils et des autorisations», a dit Me Michaud. C'est aussi lui qui négociait avec Agnant les sommes que ce dernier recevrait pour sa collaboration.

À l'extérieur, le chef pouvait compter sur son bras droit, Carl Jean, 20 ans, qui s'occupait d'aller chercher la drogue, de la cacher, de la compresser et de la remettre à Agnant. Une fois qu'Agnant avait introduit les paquets de drogue dans la prison, ceux-ci étaient récupérés par Jaccin Éloi, qui en faisait aussi l'inventaire. Deux autres détenus de Bordeaux, Carl Renous et Khaled Ziade, la distribuaient aux détenus.

Durant toute l'enquête, les policiers ont enregistré des conversations, ont fait de la filature et sont entrés secrètement dans des caches de drogue pour faire des photos et amasser de la preuve. Le 20 juin 2007, des perquisitions ont été faites dans des cellules de la prison. On a alors trouvé huit galettes compressées d'environ 500 g chacune de mari et de résine de haschisch.

Les policiers témoignent depuis lundi pour étayer cette preuve.