Pierre-Hugues Boisvenu a redemandé à Québec la création d'une brigade spéciale pour enquêter sur les crimes non résolus. Le président de l'Association des personnes assassinés et disparues souhaite ainsi recréer les succès des escouades mixtes qui oeuvrent contre la lutte aux gangs de rues ou contre les motards criminalisés.

Il a réitéré cette demande cet après-midi au ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, en marge de l'Assemblée annuelle de son organisme. Cette requête lui avait été refusée en avril dernier par le ministre.

«À l'heure actuelle il n'y a que 15% des disparitions suspectes qui sont résolues alors qu'aux États-Unis cela tourne autour de 50%», a expliqué Pierre-Hugues Boisvenu.

«Par ailleurs, entre 20% et 60% des meurtres au Québec sont élucidés, dépendamment des corps de police. Ce que l'on dit au ministre c'est: s'il veut diminuer ce taux d'échec qu'est-ce qu'il préconise pour améliorer la performance des corps policiers? Il n'est pas normal que des familles paient des détectives privés pour savoir ce qui arrivé à leurs proches.»

Au cours des cinq prochaines années, l'Association des personnes assassinées et disparues, qui a adopté son nouveau plan d'action hier, militera pour une bonification du programme d'indemnisations aux familles des victimes d'actes criminels (IVAC).

L'ancien ministre de la justice et juriste Marc Bellemare agira à titre de conseiller pour l'association.

À l'instar des indemnisations de la CSST ou de la SAAQ, le groupe tentera d'obtenir des compensations financières pour les familles des victimes d'assassinat. Elle demandera aussi des prestations d'assurance chômage d'un an pour les parents des victimes de meurtre.

«Cela ferait en sorte qu'ils n'auraient pas à choisir entre la famille et le travail lorsqu'il est temps d'assister à un procès», a dit Pierre-Hugues Boisvenu.

L'Association demandera au gouvernement fédéral d'adopter une charte des droits et libertés des victimes qui reconnaîtrait le droit à l'information des proches des victimes.

L'organisation militera aussi afin que les policiers puissent intervenir auprès des personnes atteintes de problèmes de santé mentale même s'il n'y a pas de danger immédiat. Selon Pierre-Hugues Boisvenu, 60 parents ont été tués par leurs fils skizophrènes dans les six dernières années.