Huit ans de prison et la plus longue période possible d'interdiction de conduire. C'est ce que la Couronne demande comme peine pour Daniel Dupuis, coupable de conduite dangereuse et délit de fuite ayant fait deux morts, le 24 juillet 2005, à Montréal.

Fait particulier, les victimes, deux jeunes filles de 16 et 18 ans, ne prenaient pas place dans la voiture du Dupuis. Elles se trouvaient dans la voiture conduite par un homme de 18 ans (Frédéric Garneau), avec qui Dupuis a coursé. «Mais c'est lui (Dupuis) qui a initié la course. Il avait 33 ans et plusieurs antécédents criminels. Sa responsabilité morale est plus grande que celle de Garneau», a fait valoir la procureure de la Couronne, Sylvie Dulude, ce matin, lors des représentations sur la sentence qui se déroulent devant le juge Salvatore Mascia.

Au moment de la tragédie, Dupuis conduisait une rutilante voiture sport décapotable Crossfire, alors que Garneau conduisait une petite Hyundai 1996. Selon la preuve, après avoir fait un arrêt à un feu rouge, Dupuis a changé de trajet pour aller dépasser à haute vitesse Garneau, qui a malheureusement relevé le défi. Après avoir roulé à des pointes de 160 km/hre sur la rue Notre-Dame, la Hyundai s'est envolée et a percuté un arbre et un lampadaire. Dupuis a vu l'accident, mais a poursuivi son chemin sans s'arrêter, jugeant que c'était «le petit jeune qui a fait le cave.» La police a mis des mois avant d'aller arrêter Dupuis, qui s'est caché dans un placard en voyant arriver les agents.

Ce matin, Me Dulude a aussi fait valoir que Dupuis traînait un lourd dossier en matière d'infractions criminelles et au Code de la route. Dans le passé, il a été condamné deux fois pour conduite avec facultés affaiblies. Il s'est fait prendre plusieurs fois à conduire pendant une interdiction et, quelques mois après le drame dont il est question ici, il a reçu une amende pour avoir fait des dépassements en zig-zag à répétition. Ce matin, la mère d'une des deux victimes a livré un vibrant témoignage, au cours duquel elle parlait de son immense détresse depuis la perte de sa fille. C'est maintenant au tour de la défense de faire ses représentations.