Dave Hilton savait qu'il brisait ses conditions en allant retrouver Joanna Colavecchio, qu'un ordre de la Cour du Québec lui interdisait de fréquenter. Mais cette interdiction était sur le point d'être levée à la demande de son ex-conjointe elle-même, et il devait voler à son secours parce qu'elle menaçait de se suicider, dit-il.

«Ça arrive, ces choses-là», a ajouté Dave Hilton en citant l'exemple de son ex-beau-frère, Arturo Gatti, trouvé mort cet été. Ce témoignage, Hilton, 45 ans, l'a livré hier à l'enquête sur son cautionnement, au palais de justice de Laval. Pour la quatrième fois en deux ans, l'ex-pugiliste a été arrêté et accusé de violence conjugale à l'égard de Mme Colavecchio. Il est aussi accusé de bris de conditions.

Selon la police, au terme d'une soirée arrosée de trois bouteilles de vin, samedi dernier, Hilton serait devenu agressif et aurait frappé Mme Colavecchio. Il lui aurait serré la mâchoire et tiré les cheveux, l'aurait frappée d'un coup de poing et giflée. Mme Colavecchio avait une petite coupure à l'intérieur de la lèvre, mais elle n'a pas eu besoin de voir un médecin.

C'est la mère de Mme Colavecchio qui, prévenue par une nièce, a appelé la police, à l'aube, dimanche matin. Hilton a été arrêté dans les minutes suivantes, alors qu'il était toujours en compagnie de Mme Colavecchio chez la soeur de cette dernière, à Laval. Il n'a offert aucune résistance.

Une fois dans la voiture de police, Hilton s'est endormi, a témoigné hier l'enquêteur Daniel Vaillancourt, de la police de Laval. Quelques heures plus tard, lorsque les policiers l'ont interrogé, il sentait toujours l'alcool, mais il a nié avoir bu.

Hilton se dit prêt à ne plus voir Mme Colavecchio si on lui accorde une autre chance. Justement, à ce sujet, ses parents ont révisé leur position: ils sont maintenant disposés à laisser leur engagement de 10 000$ en garantie de sa future bonne conduite. Lundi, Dave Hilton père voulait pourtant retirer son engagement parce que son fils était allé retrouver Mme Colavecchio.

«Il était fâché», a expliqué hier Jeannie Hilton, la mère de Dave. On en déduit que le patriarche a décoléré depuis. Elle jure sur la Bible que, si Dave est libéré et assigné à résidence chez eux, comme c'était le cas depuis mai dernier, elle appellera la police à la moindre incartade. Le procureur de la Couronne, Pierre-Luc Rolland, s'est montré bien sceptique à ce sujet.

En ce qui concerne les promesses de Hilton, Me Rolland ne les croit tout simplement pas. Il a brisé toutes ses conditions en allant rejoindre Mme Colavecchio, ce qui a causé des problèmes à ses parents, a-t-il fait ressortir.

«J'étais confus», a répondu Hilton. L'ex-boxeur dit avoir un lien avec la victime alléguée, mais il ne sait plus si c'est de l'amour. Elle est bipolaire, a-t-il expliqué, et ne prend pas ses médicaments. C'est elle qui a multiplié les appels pour entrer en contact avec lui.

L'enquête sur le cautionnement se poursuivra mercredi après-midi.