Les derniers rebondissements dans l'affaire Gatti ont résonné dans les rings de boxe aux quatre coins de la ville hier. Les entraîneurs et professionnels qui ont côtoyé l'ancien champion du monde sont catégoriques: il est improbable que le boxeur montréalais se soit enlevé la vie.

«C'est une conclusion inacceptable», a martelé Bernard Barré, qui a été entraîneur du boxeur à l'adolescence. «On parle quand même d'un héros sportif. Pour lui faire honneur, on se doit de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de sa mort. Ça me semble tellement tordu comme conclusion.»

 

L'entraîneur de boxe dit avoir des réserves sur la rigueur du travail des autorités brésiliennes.

«J'ai travaillé durant six ans dans le domaine de la psychiatrie et je peux vous dire que Gatti ne présentait aucun trait dépressif. Par ailleurs, je connais Arturo depuis l'âge de 10 ans et il a toujours été un bon vivant. Lorsque je l'ai entraîné sur l'équipe nationale canadienne, c'était l'un de mes leaders positifs.»

Même son de cloche de la part de Michel Moffa, ami d'enfance de l'athlète et entraîneur de boxe.

«J'ai vraiment de la difficulté à croire qu'il se soit suicidé, a-t-il expliqué. C'était le contraire du gars déprimé. Il avait tellement de projets depuis sa retraite du monde de la boxe. Je pense que la police brésilienne a fait cette conclusion parce qu'elle n'est pas parvenue à amasser assez de preuves.»

Le porte-parole de la famille, Jeremy Filosa, ami d'enfance du boxeur et journaliste sportif à CKAC, a affirmé qu'Arturo Gatti n'avait montré aucun signe de détresse psychologique avant son départ.

«Ni à ses meilleurs amis, ni à sa famille, a-t-il précisé. Il était tellement enthousiaste de réaliser ses nouveaux projets. Il venait d'ailleurs d'être recruté pour entraîner les frères Wahlberg dans un projet de film hollywoodien sur les frères Ward. Il était tellement heureux.»

«La famille souhaite critiquer la police brésilienne le moins possible, poursuit-il. Mais quand on soupçonne que les conclusions de l'enquête sont fausses, on ne peut pas blâmer la famille de vouloir aller au fond de cette enquête.»

Ivano Scarpa, qui s'est exprimé au nom de la famille lors des obsèques du sportif il y a deux semaines, a également du mal à croire les conclusions tirées par les autorités brésiliennes. Pour lui, il s'agit d'une «nouvelle choquante».

«Il n'avait pas de problèmes d'argent. Il avait bien quelques problèmes de couple, mais ils étaient là pour travailler là-dessus», a-t-il déclaré sur les ondes de RDI hier après-midi.

«C'est une confirmation des autorités brésiliennes», a-t-il précisé, avant d'ajouter «qu'ils ne sont pas au niveau de ce qu'on a ici, en Amérique du Nord».