À son procès pour conduite avec facultés affaiblies, Michèle Richard a soutenu jeudi que, si elle louvoyait à l'occasion au volant de son automobile, le 23 décembre 2005, sur l'autoroute des Laurentides, c'était parce qu'elle devait gérer une chicane entre son chat et son chien.

Après avoir été chercher «Ti-Mine», son chat qui s'était fait faire une toilette à Montréal pour la période des Fêtes, Mme Richard s'est rendue à l'entreprise d'un couple d'amis à Laval. Entre 14h et 15h30, elle a bu trois flûtes à demi pleines de champagne Veuve Clicquot, son préféré, dit-elle, et elle a mangé une cuisse de poulet. Elle a souligné qu'elle préférait boire du champagne dans un verre à demi plein parce qu'il se garde frais.

Durant cette période, son chat est demeuré sur la banquette avant, qui est chauffante. Son chien de 82 livres l'a suivie.

Par la suite, elle a pris la direction de Saint-Sauveur, où la circulation sur l'autoroute 15 commençait à être dense.

Témoignant pour la défense au procès de la chanteuse et comédienne de 63 ans, Denis Gilbert, qui a consommé presque une bouteille complète de champagne avec elle, a mentionné au juge Jean Sirois, de la Cour du Québec à Saint-Jérôme, qu'après le départ de son amie, il avait constaté qu'elle avait oublié son foulard de soie.

Il lui a téléphoné sur son cellulaire pour l'en aviser, tout en s'informant de l'état de la circulation. Mme Richard lui a répondu qu'elle n'avait pas le temps de lui parler parce que c'était le «bordel» dans son auto à cause de son chien et de son chat. Pour lui, l'accusée était bien «correcte» quand elle a quitté. «Si j'avais constaté qu'elle était "chaude", j'avais un chauffeur désigné», a-t-il précisé.

Mme Richard l'a contacté vers 21h pour l'aviser de son arrestation.

Témoignage de Michèle Richard

Puis, Mme Richard est venue à la barre. Elle a rendu un témoignage coloré en expliquant en long et en large, avec des gestes, pourquoi elle avait frôlé une glissière, s'était arrêtée sur le bord du chemin, etc.

Normalement, a-t-elle mentionné, son chien s'assoit toujours sur la banquette avant lorsqu'elle roule sur une voie rapide, mais ce jour-là, il était en arrière parce que son chat avait besoin de chaleur. À plusieurs reprises, le chien a tenté de se rendre sur la banquette avant. «Je conduisais de la main gauche et je devais le repousser par le collier de la main droite sur le siège arrière», a-t-elle soutenu.

À un certain moment, elle a arrêté son véhicule. Elle prétend avoir interrompu son chemin parce qu'elle ne voyait plus son chat: «Il ne parlait plus, j'étais inquiète, j'avais peur qu'il soit blessé.» Au poste de police, elle a affirmé avoir marché normalement avec les jambes croisées: «J'ai pris cette démarche instinctivement. C'est comme des mannequins. Je marche comme ça depuis 50 ans.» Après avoir écouté les arguments de Me Roxane Hamelin, en défense, et de Me Maxime Lacoursière, de la Couronne, le juge Sirois a indiqué qu'il rendra sa décision le 22 septembre.