Un ex-directeur d'école de l'ouest de Montréal qui reconnaît être pédophile, David Wadsworth, a été déclaré délinquant à contrôler, hier, au palais de justice de Montréal.

En plus de lui imposer cette surveillance pour la période maximale prévue, soit 10 ans, la juge Suzanne Coupal a prononcé une sentence globale de 40 mois d'emprisonnement. Détenu depuis 11 mois, il lui reste 28 mois à purger. Dans son cas, la détention préventive ne compte pas double, puisqu'il a récidivé alors qu'il était détenu.

En juillet 2006, l'ex-directeur d'école a été accusé de distribution de pornographie juvénile. L'année suivante, une accusation de possession de pornographie juvénile s'est ajoutée. Les policiers ont trouvé chez lui 600 fichiers portant sur la fessée et sur des actes de sadomasochisme avec des enfants, garçons ou filles, âgés entre 8 et 12 ans. Trois petites culottes de fillette et une main en mousse servant à donner la fessée ont aussi été trouvées à sa résidence. Il a plaidé coupable à ces accusations.

Or, alors qu'il était détenu en attente de sa sentence, il a récidivé. Il a entretenu une correspondance avec un autre pédophile dans laquelle il décrivait des scénarios mettant en scène des adultes et des enfants proposant la commission d'actes sexuels à l'image de ses fantasmes.

Wadsworth, âgé de 54 ans, a déjà été condamné pour des agressions sexuelles commises sur des enfants entre 1979 et 1986. Il a subi un traitement à La Macaza, prison pour criminels sexuels, ce qui ne l'a pas empêché de récidiver. Son agente de probation et un sexologue clinicien ont tous deux conclu que Wadsworth présentait un risque de récidive très élevé. La juge note d'ailleurs que, selon les statistiques, le risque de récidive très élevé «grimpe avec les années».

«Mon client reconnaît qu'il est pédophile et a demandé lui-même d'être surveillé. Je crois qu'il sera satisfait de la sentence», a dit l'avocate de l'accusé, Sylvie Bordelais, à sa sortie du tribunal. La Couronne, représentée par Me Steeve Larivière, est également satisfaite du jugement. À sa sortie de prison, l'ex-directeur d'école ne pourra plus jamais se trouver dans un parc public ni accepter un emploi qui le place en situation d'autorité avec une personne de moins de 16 ans.