«On n'apprend pas à des jeunes d'un quartier défavorisé à se battre.» Voilà la première réaction de la Ville de Montréal lorsque le policier Evens Guercy a cogné à sa porte à la recherche d'une subvention pour démarrer un club de boxe dans Saint-Michel.

Trois ans plus tard, M. Guercy raconte cette anecdote sans amertume. Depuis, le fondateur du club de boxe L'Espoir a convaincu la Ville et plusieurs autres partenaires des bienfaits de son projet pour prévenir l'adhésion aux gangs de rue.

 

Une cinquantaine de jeunes du quartier Saint-Michel, mais aussi d'ailleurs à Montréal, fréquentent son gymnase chaque semaine. Roodsy Vincent, 17 ans, est l'un de ceux-là. M. Guercy a raconté l'histoire de son élève avec fierté, hier, au moment du bilan semestriel du SPVM sur le phénomène des gangs de rue.

Le jeune Vincent avait décidé d'abandonner l'école. Mais comme la seule condition pour s'entraîner au club de boxe l'Espoir est de fréquenter l'école, il a décidé de raccrocher. Sa persévérance a été fructueuse. Il a récemment gagné un championnat québécois de boxe olympique, en plus d'une bourse de 700$.

Après avoir reçu cet argent, le jeune boxeur est allé voir le fondateur du club de boxe. Pour un adolescent de 17 ans issu d'un quartier pauvre comme Saint-Michel, cet argent représente une fortune, fait valoir M. Guercy. À sa grande surprise, l'adolescent lui a remis l'enveloppe afin d'acheter de l'équipement neuf pour le club. «Il a compris le bienfait de redonner aux autres», s'émerveillait encore hier l'agent du SPVM.