Les policiers ont mené hier une vingtaine de perquisitions visant des activités de blanchiment d'argent et d'infiltration dans l'économie légale dans le milieu de la construction. Celles-ci découlent de l'opération SharQc, qui avait pratiquement rayé les Hells Angels de la carte, en avril dernier.

La Sûreté du Québec s'est montrée discrète sur ce qui semble être une nouvelle phase de l'opération d'envergure contre les motards, qui s'était soldée par l'arrestation de 129 personnes. «Il y a des rencontres et des perquisitions à une vingtaine d'endroits, mais aucune arrestation n'est prévue», a résumé Martine Isabelle, porte-parole de la SQ.

Ces perquisitions avaient lieu dans des résidences et des commerces, notamment à Labelle, Saint-Roch-de-l'Achigan, Laval, Montréal, L'Assomption, Lachute et Repentigny.

Les policiers ont également procédé au blocage judiciaire de terrains et immeubles - d'une valeur de plus de 10 millions de dollars - qui appartenaient à des criminels dans la mire des policiers dans le cadre de SharQc.

Plusieurs endroits étaient la propriété du Hells Angel Normand Marvin «Casper» Ouimet, toujours recherché en marge de l'opération SharQc. Le nom du fugitif de 39 ans, membre du chapitre de Trois-Rivières, a été évoqué à plusieurs reprises en raison de l'influence qu'il exerce autant dans le milieu interlope que dans celui de la construction. Les policiers ont fait des perquisitions à sa résidence située dans le rang 6 à Trois-Rivières, le chantier de son entreprise d'asphaltage de Labelle dans les Hautes-Laurentides, ainsi que dans un condo lui appartenant à Repentigny.

Cette municipalité du nord-est de Montréal a d'ailleurs été le théâtre de quelques autres perquisitions, notamment dans le bureau d'un comptable situé à l'angle des rues Richelieu et Notre-Dame. Les employés des autres entreprises installées dans cette maison d'époque à la toiture rouge déploraient cette mauvaise publicité et la fermeture forcée de leurs locaux. Des cordons policiers empêchaient les gens d'accéder à l'immeuble. «Je ne la trouve pas drôle du tout ce matin. Et ça n'a aucun rapport avec mes bureaux», a pesté le courtier Richard Lapensée, dont les bureaux voisinent un des lieux de perquisition.