Le 17 juillet 2005, Judy Mirandette-Gaudette était en visite chez son oncle, à Saint-Côme. Elle se baignait avec sa cousine dans une piscine gonflable. Soudainement, ses cheveux, attachés en queue de cheval, ont été aspirés par le drain latéral.

La jeune fille de 13 ans a été maintenue sous l'eau de longues minutes, jusqu'à ce que son frère réussisse à couper sa queue de cheval avec un couteau. Mais il était trop tard. Judy est morte devant sa famille impuissante et horrifiée.

 

Quatre ans plus tard, la mère de la victime a reconstruit mille fois dans sa tête la série d'événements qui s'est soldée par ce drame. Et Louise Mirandette est convaincue d'une chose: la mort de sa fille aurait pu être évitée.

Elle est bien d'accord avec les conclusions de l'Institut national de santé publique du Québec, dont l'étude publiée hier démontre que les traumatismes peuvent généralement être évités. Jointe hier dans son domicile de Joliette, Mme Mirandette a énuméré les petites choses qui, selon elle, auraient pu sauver sa Judy.

D'abord, la piscine gonflable. Le drain qui a aspiré les cheveux de la victime n'était pas protégé par une grille. Ensuite, les propriétaires de la piscine ne connaissaient pas les manoeuvres de réanimation. «Je ne leur en ai jamais voulu, mais le gouvernement devrait obliger les propriétaires à suivre des cours de secourisme.»

Et finalement, l'ambulance a tardé à venir. Si les premiers répondants sont arrivés rapidement, l'ambulance a mis une vingtaine de minutes avant de parvenir à destination.

Louise Mirandette milite pour uniformiser les règlements municipaux sur les piscines résidentielles: elle souhaite que le gouvernement oblige tous les propriétaires du Québec à clôturer leurs piscines.

En 2006, elle a remis une pétition de 6000 noms à l'Assemblée nationale pour resserrer la réglementation. Depuis, elle écrit fréquemment à la ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau.

«En trois ans, il me semble que le gouvernement aurait dû en faire plus», a-t-elle déploré. Québec a adopté un projet de loi sur les piscines à l'automne 2007, mais aucun règlement n'est encore appliqué.

À 400 km de Joliette, à Chicoutimi, une autre mère a réagi aux conclusions de l'étude de l'Institut national de santé publique du Québec. Mais Lucie Plante a toutefois un avis différent.

Son fils de 17 ans, Pierre-Étienne, est mort en mars 2003 alors qu'il skiait à la station Mont-Bélu, à La Baie. Il a perdu l'équilibre et percuté un arbre en bordure de la piste.

Selon Lucie Plante, il aurait été impossible de prévenir le drame. Pierre-Étienne ne portait pas de casque, certes, mais le choc a été porté à son visage.

«Je pense qu'il y a des fatalités qu'on ne peut empêcher, a-t-elle dit. Avoir des enfants, c'est accepter que des accidents peuvent arriver, aussi malheureux soient-ils.»