Les automobilistes ont une nouvelle raison de ralentir, ce matin. Car aujourd'hui, les radars photo installés dans trois régions de la province entrent en service, un projet pilote de 6,6 millions qui vise à contrôler la vitesse et faire respecter les feux rouges.

Quinze «mouchards» électroniques ont été disposés à Montréal, en Montérégie et en Chaudière-Appalaches. Pour les trois prochains mois, les automobilistes qui seront épinglés par les caméras recevront un avertissement par la poste. À compter du 19 août, ils recevront de véritables contraventions.

Le projet pilote durera jusqu'au 19 août 2010. La ministre des Transports, Julie Boulet, déposera alors un rapport à l'Assemblée nationale. Le gouvernement décidera ensuite de donner suite au programme ou pas.

L'objectif n'est pas de piéger les conducteurs, précise le porte-parole de Transports Québec, Réal Grégoire. Des panneaux indiqueront clairement aux automobilistes qu'ils approchent une zone surveillée par les radars photo.

Si les adversaires du dispositif dénoncent une taxe déguisée, le porte-parole rétorque que le système a fait ses preuves ailleurs.

«Si l'on regarde du côté de la France, on estime que 10 000 vies ont été sauvées depuis qu'ils ont installé ce dispositif, fait-il valoir. C'est l'équivalent d'une petite ville au Québec.»

L'emplacement des radars photo a été choisi en fonction du niveau de danger des intersections, mais aussi des problèmes qu'éprouvent les policiers à y faire régner la loi.

Par exemple: il est pratiquement impossible de poster un agent à l'angle des rues University et Notre-Dame Ouest, au centre-ville, sans obstruer la circulation. Cette intersection, où 56 000 voitures transitent chaque jour, a pourtant été le théâtre de 49 collisions en trois ans. Dix-huit de ces accidents se sont soldés par des blessures. Et de ceux-ci, 61% étaient causés par un non-respect du feu rouge.

Six radars à Montréal

Six radars photo ont été disposés à Montréal. Ils se trouvent rue University, boulevard Décarie Nord, rue Sainte-Catherine Est, rue McDougall, sur l'autoroute 15 Sud et le long de la rue Notre-Dame Est. D'autres ont été installés à Saint-Constant, Boucherville, Pincourt et Marieville.

«Toute mesure qui peut nous aider à améliorer le bilan routier, on va la prendre», s'est réjoui le responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Claude Dauphin.

La Ville de Montréal affectera trois policiers à la supervision des radars photo. Mais elle ne collectera pas un sou des contraventions. Cet argent se retrouvera dans un fonds qui sert à financer des projets de sécurité routière dans la province. C'est d'ailleurs cette cagnotte qui servira à payer le salaire des agents montréalais.

M. Dauphin souhaite que la Ville puisse administrer les radars photo au terme du projet pilote. Il n'exclut d'ailleurs pas d'engager des sommes à son tour pour installer de nouveaux appareils.

«On souhaite avoir notre propre autonomie au terme du projet pilote, quitte à ce qu'on investisse, nous aussi, en sécurité routière», a-t-il indiqué.