L'avocat Franco Schiro demande d'obtenir un procès séparé pour son client dans une affaire de braquage de domicile, en raison du «climat tendu» entre les avocats. Il affirme même avoir été menacé par un confrère, qui voulait le frapper au visage et insulté par un autre.

Me Schiro représente Ricardo Nelson, un des six accusés dans cette affaire de braquage particulièrement violente, survenue à Laval, le 28 août 2006. L'enquête préliminaire est terminée, et le procès reste à venir. Me Schiro est d'avis que la preuve contre son client diffère substantiellement de celle impliquant les autres accusés. Il réfute également la thèse de «l'aventure commune.»

 

Dans une requête en procès séparé qui doit être présentée aujourd'hui au juge Paul Chevalier, au palais de justice de Laval, Me Schiro soutient que, le 4 février dernier, lors d'une requête de remise en liberté, l'avocat Vincent Montminy lui a chuchoté dans l'oreille, en pleine salle d'audience: «Enlève tes lunettes, comme ça je peux te frapper en plein visage.» Me Schiro raconte avoir rétorqué: «Viens dehors et répète ce que tu viens de dire.» Une fois dans le corridor, Me Montminy aurait répété la même phrase. Me Schiro affirme avoir aussi été insulté par Me Gilles Daudelin, qui représente un autre coaccusé.

Selon la requête, cet incident est survenu après que Me Schiro eut fait remarquer au tribunal que seuls les parents de son client se trouvaient dans la salle d'audience, ce qui démontrait qu'ils s'impliquaient auprès de leur fils. L'avocat se plaint aussi de s'être fait mettre des bâtons dans les roues au cours d'un contre-interrogatoire.

«Le procureur du requérant, Me Schiro, est empêché de faire ressortir la vérité et de représenter adéquatement les intérêts du requérant sans que Me Daudelin et Me Montminy lui font (sic) des reproches infondés, des insultes et/ou des menaces. Le requérant subira un fort préjudice et une injustice pourrait en résulter s'il subit son procès conjointement avec les coaccusés étant donné les comportements de Me Gilles Daudelin et Me Vincent Montminy», peut-on lire dans cette singulière requête.

Joint par La Presse, hier soir, Me Daudelin reconnaît avoir «vertement engueulé» Me Schiro, qu'il qualifie de «plaignard.»

«Il fait des erreurs, il fait tout à sa tête, on lui fait des reproches et il ne veut rien savoir de personne», a dit l'avocat. La Presse a tenté de joindre Me Montminy, sans succès.