La police de Montréal a testé un nouveau projectile lors de la manifestation contre la brutalité policière du mois de mars, a appris La Presse. Remplies de pigments de peinture, ces balles servent à marquer à distance les manifestants qui commettent des délits afin de faciliter leur arrestation.

Le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Yvan Delorme, a confirmé hier que des policiers avaient tiré des balles marquantes au cours de la manifestation du 15 mars, qui s'est soldée par 221 arrestations.

 

C'est la première fois que les policiers montréalais faisaient l'essai de ces projectiles, des «eXact iMpact» de 40 mm.

«C'est un moyen d'identifier à distance. On évite ainsi d'aller dans la foule et on laisse la personne se déplacer avant de l'arrêter», a déclaré M. Delorme, qui présentait le bilan de 2008 du SPVM à la Commission de la sécurité publique, à l'hôtel de ville de Montréal.

Yvan Delorme répondait à une question posée par Hugo Lebleu, membre du Collectif opposé à la brutalité policière. M. Lebleu a remis aux membres de la Commission des photos d'un manifestant ayant reçu une balle marquante, le 15 mars. Sur l'image, la nuque et le visage du jeune homme sont couverts d'une poudre verte.

Hugo Lebleu estime qu'une dizaine de personnes auraient été ciblées pendant la manifestation. «Une femme qui a reçu un projectile dans la jambe a dû aller à l'hôpital», a-t-il dit, soutenant que la teinture était irritante.

Ce n'est pas une arme dont le but est « de blesser quelqu'un», a assuré Yvan Delorme. La police de Montréal n'était pas en mesure hier de dire combien de manifestants avaient été arrêtés après avoir été atteints d'une balle marquante.