Un instructeur de vol et son élève ont probablement péri lundi après-midi quand l'avion dans lequel ils se trouvaient a plongé dans les eaux de la rivière Yamaska, à la hauteur de Saint-Louis, près de Yamaska, en Montérégie. Seul un corps avait été repêché en fin de soirée.

Il était 16h40 quand Yves Ouellet a entendu un avion Cessna voler à basse altitude. Il a levé les yeux vers sa fenêtre et vu un petit appareil blanc et rouge plonger dans la rivière Yamaska.«ll a foncé dans le fil téléphonique qui traverse la rivière et il est tombé tête première», a raconté M. Ouellet. Sa femme, Noëlla Boily, a immédiatement composé le 911.

Le couple de retraités affirme avoir vu une personne qui tentait de s'extirper de l'appareil. «On a vu ses bras qui sortaient de l'eau, mais une minute après l'accident, l'avion a coulé», a dit Mme Boily.

Les pompiers ont repéré l'avion en début de soirée, à une vingtaine de mètres de l'endroit où il a plongé. Peu après 20h30, les plongeurs de la Sûreté du Québec (SQ) ont repêché dans l'appareil un premier corps dont l'identité n'a pas été révélée. Les recherches ont été interrompues à 22h30. Elles reprennent ce matin à 8h.

Le Cessna devrait être remorqué aujourd'hui, selon Marc Butz, porte-parole de la SQ.

Raphaël Mazué, instructeur de vol dans la mi-trentaine, était à bord de l'appareil, a confirmé Thierry Dugrippe, directeur d'exploitation de l'école Air Richelieu, à Saint-Hubert, sur la Rive-Sud. Une élève d'une vingtaine d'années, qui avait commencé ses leçons de pilotage il y a deux semaines, l'accompagnait.

«Tout le monde a extrêmement de peine», a résumé M. Dugrippe, joint en soirée. Raphaël Mazué, originaire de la France, travaillait à l'école Air Richelieu depuis environ un an.

«J'ai volé avec lui il y a deux mois, et c'est un très, très bon pilote», a assuré un élève rencontré hier soir sur les lieux de l'accident. Considérant l'expérience de l'apprentie, c'est probablement M. Mazué qui pilotait, estime-t-il. L'avion avait décollé de Saint-Hubert.

Selon des témoins, le Cessna volait à basse altitude au dessus de la rivière plusieurs minutes avant l'accident. «Il était à une trentaine de mètres au dessus de l'eau», a dit Francis Michaud, qui a vu l'appareil à trois kilomètres du lieu de l'accident.

La SQ a ouvert une enquête pour éclaircir les circonstances de l'accident. Les élèves interrogés hier ont avancé l'hypothèse d'une panne de moteur, ou d'un exercice de panne de moteur qui a mal tourné quand le petit appareil a touché le fil téléphonique.