Daniel Martin était prêt à raconter n'importe quoi pour qu'on ne lui prenne pas sa mère. Pendant huit mois, Martin a fait croire aux travailleurs des services de santé que sa mère de 73 ans se trouvait à la maison, avec lui, et qu'elle se portait tout à fait bien, a-t-il été possible d'apprendre jeudi à Longueuil, lors de l'enquête publique de la coroner appelée à faire la lumière sur les circonstances de la mort de la femme.

Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que le fils attentionné de Denise Lamontagne, qui prenait soin d'elle au domicile familial, avait placé le corps de sa mère dans un congélateur.

La coroner Catherine Rudel-Tessier a entrepris une enquête publique, jeudi, afin de déterminer comment le système de santé québécois est parvenu à perdre la trace d'une femme qui avait auparavant reçu la visite d'infirmières au moins une fois par mois, et ce, pendant plusieurs années.

La police a arrêté Martin en mai 2008, à la suite de la découverte de la dépouille congelée de la septuagénaire dans la maison délabrée qu'occupait l'homme de 51 ans avec sa mère, dans la banlieue montréalaise de La Prairie.

Des travailleurs du CLSC local avaient appelé la police après avoir commencé à soupçonner que Martin leur mentait au sujet de l'état de santé de sa mère.

Une autopsie a par la suite permis de conclure que Mme Lamontagne était morte de causes naturelles. Son fils a été reconnu coupable d'outrage à un cadavre, en décembre dernier, puis a été condamné à une peine de 18 mois de détention sous surveillance.