David Wadsworth, 54 ans, qui fut directeur-adjoint à l'école John Rennie, à Pointe-Claire, pourrait être déclaré délinquant à contrôler, en raison de ses récidives en matière de pédophilie.

Hier, l'homme de 54 ans a plaidé coupable à une accusation de fabrication de pornographie juvénile. Cette accusation a trait à une lettre de huit pages (quatre recto verso) que Wadsworth a écrite en novembre dernier, alors qu'il était détenu à la prison de Rivière-des-Prairies, pour une autre affaire de pornographie juvénile. Cette lettre était le récit fantasmé et détaillé d'une agression sexuelle commise par un adulte (lui-même) sur un garçon de 10 ans. Le crime de Wadsworth n'est pas d'avoir écrit ce scénario, mais de l'avoir envoyé à un homme de sa connaissance. La lettre n'a pas pu se rendre à destination, puisqu'elle a été interceptée par les gardiens, mais cela lui a valu d'être accusé.

 

Wadsworth admet qu'il est pédophile. Et manifestement, il l'a toujours été, bien que ses premiers démêlés judiciaires remontent à 1999. À l'époque, il était directeur-adjoint à l'école John Rennie. Il a été surpris à naviguer sur les sites de pornographie juvénile à partir de son ordinateur, à l'école. Cela lui avait valu des accusations et la perte de son emploi. La médiatisation de cette affaire avait incité d'anciens élèves de Wadsworth à porter plainte.

On a alors appris que, du temps où il était professeur de troisième année dans une école primaire de Pincourt, entre 1979 et 1986, il avait agressé huit garçons et une fille. Il s'inventait des raisons pour les punir. Il donnait la fessée aux enfants et leur demandait de lui rendre la pareille. Il lui est arrivé de s'attacher et de demander aux petits de le frapper, et s'adonnait à la fellation et à la masturbation avec eux, en leur recommandant de ne pas en parler.

Wadsworth a écopé de cinq ans de prison en l'an 2000, pour l'ensemble de ses crimes. Il a purgé sa peine au pénitencier de La Macaza, qui reçoit des agresseurs sexuels, où il a suivi une thérapie pour combattre ses tendances pédophiles. Il est sorti aux deux tiers de sa peine.

En 2007, il est retourné devant les tribunaux, après qu'un homme eut été arrêté en Angleterre, pour possession de pornographie infantile. Il appert que Wadsworth avait envoyé à cet homme 45 fichiers contenant 732 images de pornographie.

Hier, le procureur de la Couronne Steve Larivière a demandé une peine de plus de deux ans pour l'accusé, afin qu'il purge sa peine dans une prison fédérale. Il voudrait aussi que l'accusé soit surveillé pendant six ans après sa libération. Me Sylvie Bordelais est d'accord pour que son client soit étiqueté délinquant à contrôler, mais elle demande une peine de prison plus courte, soit 15 mois. Cela permettrait à Wadsworth de purger sa peine dans une prison provinciale, où sa mère pourrait plus facilement aller le visiter.

La juge Suzanne Coupal rendra sa décision le 5 juin.