Les autorités canadiennes se montraient peu loquaces, dimanche, au sujet du retour imminent en sol canadien d'un présumé patron de la mafia, qui doit être déporté par les États-Unis. Elles ont refusé de dire à quel moment il entrera au Canada.

L'Agence des services frontaliers du Canada a confirmé dimanche que Salvatore Montagna n'était pas encore entré au pays, mais que les autorités attendent son retour. Les responsables canadiens travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues américains sur ce dossier, a dit Dominique McNeely, un porte-parole de l'agence. Il a ajouté que tous les citoyens ont le droit d'entrer au pays «même si ce sont les autorités américaines qui les présentent à la frontière».

Un porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Peter Van Loan, a indiqué que ce dernier est également au courant de cette affaire. «Cela a été porté à notre attention», a dit Christopher McCluskey.

Le FBI considère Salvatore Montagna comme le patron par intérim de la famille criminelle Bonanno, une allégation que son avocat nie.

Salvatore Montagna a été détenu le 6 avril pour ce que les services américains de l'immigration et des douanes qualifient d'«infractions civiles» ayant trait à une accusation d'outrage au tribunal.

L'avocat de Salvatore Montagna a aussi nié devant les médias américains que son client ait des liens avec la mafia américaine. Selon George Stavropoulos, les autorités américaines expulsent son client seulement parce qu'elles sont incapables de porter des accusations contre lui, après avoir enquêté sur lui pendant des années.

Salvatore Montagna a été accusé d'outrage au tribunal pour avoir refusé de répondre à des questions découlant d'une enquête sur le jeu illégal.

L'homme de 38 ans, propriétaire d'une entreprise d'acier, est né à Montréal, a été élevé en Sicile et a déménagé aux Etats-Unis à l'adolescence.

Dans un courriel à La Presse Canadienne, son avocat a dit que Salvatore Montagna compte en appeler aux autorités américaines pour pouvoir rentrer aux Etats-Unis, simplement parce que sa famille a été déracinée et qu'il ne peut s'occuper de ses affaires.

Les Bonanno sont l'une des cinq plus importantes familles mafieuses à New York selon Antonio Nicaso, un journaliste établi à Toronto, spécialiste de la Cosa Nostra. Il ajoute que cette famille a des liens avec Montréal qui remontent aux années 1950.