Le galeriste montréalais Bernard Desroches a plaidé coupable à deux accusations de vol d'oeuvres d'art, hier, au palais de justice de Montréal.

L'homme de 82 ans tenait jusqu'à tout récemment une galerie d'art à son nom, rue Crescent. La Couronne lui reprochait de s'être emparé de 28 oeuvres qui lui avaient été confiées en consignation par une riche veuve, Denise Valois Des Trois Maisons, en juillet 2003. De santé fragile, et ayant quitté sa grande maison pour emménager dans un appartement après la mort de son mari, la femme avait confié 31 oeuvres au galeriste, afin qu'il les vende pour elle. Ces oeuvres valaient 139 000$. Mais la femme n'a pas reçu un sou, et il lui a fallu faire des pieds et des mains pour joindre M. Desroches, qui se défilait. En 2006, M. Desroches n'a restitué que trois oeuvres, d'une valeur totale de 1500$. La succession de Mme Des Trois Maisons a porté plainte à la police.

 

Dans le second dossier, M. Desroches était accusé d'avoir volé une peinture appartenant à un autre client, Michael J. Ray. Oeuvre de Paul-Émile Borduas, cette peinture d'une valeur de 10 000$ lui avait aussi été confiée pour la vente. Il n'a jamais payé M. Ray, et le tableau a disparu. M. Ray a finalement reçu en échange une sculpture en bronze de même valeur, de la part de M. Desroches.

Pour ces deux dossiers, M. Desroches retournera devant le tribunal ultérieurement pour recevoir sa sentence. D'ici là, un rapport sera établi pour éclairer le tribunal à son sujet.

Ce n'est pas la première fois que M. Desroches, considéré comme un spécialiste de la peinture canadienne des XIXe et XXe siècles, a maille à partir avec la justice. En 2001, il avait plaidé coupable à une accusation de fraude, pour avoir fait croire à un client qu'il avait vendu une oeuvre 60 000$, alors qu'en réalité, il en avait obtenu presque le double. Ce client, c'était l'avocat Marc Bellemare, qui allait devenir ministre de la Justice.