Les policiers de la Sûreté du Québec ont mené hier matin une vingtaine de perquisitions pour évasion fiscale dans la grande région de Montréal. Pour la deuxième fois en une semaine, une opération policière visait des entreprises liées au domaine de la construction.

Mais la rafle d'hier n'avait aucun lien avec celle menée mardi dernier, a assuré la SQ, sinon qu'elle ciblait le secteur de la construction. Des commerces et des résidences de Longueuil, Saint-Hubert, Otterburn Park, Mascouche, Saint-Marc-sur-Richelieu, Saint-Hubert et Laval ont reçu la visite des policiers. Personne n'a cependant été arrêté, puisque l'enquête policière est encore en cours.Les personnes impliquées sont soupçonnées d'avoir monté une stratégie de fausse facturation et d'avoir ainsi camouflé au fisc des transactions de 48 millions de dollars entre 2003 et 2008, en plus d'avoir privé le gouvernement d'environ 5,5 millions de dollars en TPS et TVQ.

L'enquête de la SQ a été amorcée en décembre 2008, un mois après le démantèlement d'un réseau de fraudeurs dans le cadre d'un projet baptisé Dorade. Le stratagème employé par les fraudeurs était similaire les deux fois, même si les deux réseaux n'entretenaient apparemment pas de liens entre eux.

En résumé, des entreprises légales de construction payaient par chèque une entreprise bidon pour de fausses factures liées à de faux services. Les chèques étaient ensuite convertis en argent liquide par un centre d'encaissement dont le propriétaire était de mèche avec les fraudeurs. Celui-ci et l'entreprise bidon récoltaient ensuite leur part du gâteau, avant de renvoyer l'argent aux entreprises de construction impliquées. Avec leurs fausses factures, celles-ci pouvaient alors justifier leurs dépenses au gouvernement, mais utilisaient en réalité l'argent caché à l'État pour payer des ouvriers au noir et acheter des matériaux.