Pour avoir commis un braquage à domicile chez une veuve septuagénaire, Yannick Courtois, 20 ans, a écopé d'une peine de cinq ans de prison, hier, au palais de justice de Joliette.

Courtois et son complice, Jean-Philippe Gravel, ont volé et agressé la septuagénaire qui vivait seule chez elle, l'été dernier, à Sainte-Émélie-de-l'Énergie dans Lanaudière. Sa «déficience intellectuelle mineure» lui a permis d'écoper d'une peine plus clémente que son complice, Jean-Philippe Gravel.

 

Courtois a été influencé par Gravel, son «seul ami dans la vie», a indiqué l'avocat de la défense, Me Alexandre Garel, plus tôt cette semaine lors des plaidoiries sur la peine. «Son degré de responsabilité était moindre. Il n'avait pas toutes les capacités pour comprendre les conséquences de ses actes», a expliqué l'avocat qui avait réclamé une peine de deux ans de prison pour son client. La Couronne demandait sept ans de prison. Le juge François Landry a finalement imposé cinq ans d'emprisonnement.

Yannick Courtois, âgé de 19 ans au moment du vol, a plaidé coupable en octobre dernier à huit chefs d'accusation d'introduction par effraction, séquestration, vol qualifié, vol de véhicule, déguisement et de possession d'arme. Il lui reste un peu plus de trois ans à purger, considérant ses 16 mois passés en détention préventive.

En janvier, son complice, Jean-Philippe Gravel, a écopé d'une peine de neuf ans de prison. C'est Jean-Philippe Gravel, alors âgé de 18 ans, qui a agressé sexuellement la septuagénaire. Et c'est aussi lui qui avait menacé la victime de lui injecter de l'eau de Javel avec une seringue si elle ne collaborait pas.

L'été dernier, les deux hommes avaient besoin d'argent pour acheter de la drogue à Montréal. Un soir de juillet, ils campaient derrière la maison des parents de l'un d'eux, sur la rive ouest de la rivière Noire. La victime habitait juste en face, sur l'autre rive. Elle y vivait seule depuis la mort de son mari, survenue un an plus tôt.

Cagoulés, les deux jeunes hommes sont entrés chez la septuagénaire, l'ont ligotée, puis ont volé ses bijoux et son argent. Gravel lui a fait des attouchements sexuels. La septuagénaire a réussi à se défaire de ses liens un peu avant 4h du matin et a appelé la police. La Sûreté du Québec a vite retrouvé les deux hommes.

La victime a des séquelles de l'agression, a fait valoir de son côté le procureur de la Couronne, Marc-André Ledoux. Avant l'agression, elle était autonome. Or, elle a dû vendre sa maison à perte après le crime et déménager dans un centre pour personnes âgées. Elle n'arrive plus à rester seule. La victime vit dans la peur constante d'être agressée à nouveau. «Je me suis fait voler les dernières années qui me restent à vivre», a écrit la septuagénaire dans une lettre déposée en Cour.