Serge Levac est entré dans l'appartement d'une femme trisomique le 2 octobre 2008, jour où celle-ci aurait été agressée sexuellement. C'est du moins ce que Pierre Poirier, voisin de la victime alléguée, a raconté hier au procès de M. Levac.

«J'ai vu M. Levac entrer chez elle (la victime). Il était entre 5h30 et 7h30 le soir», a raconté M. Poirier, hier, après avoir formellement identifié Levac, assis dans le box des accusés.

 

«Je l'avais déjà vu avant, mais je ne savais pas son nom. Je l'appelais le garçon de Mme Villeneuve», a-t-il ajouté en parlant de Levac.

Ce dernier, âgé de 47 ans, atteint du sida, est accusé de s'être introduit par effraction chez la victime et d'avoir commis une agression sexuelle grave à son égard, en plus d'avoir proféré des menaces de mort.

Les événements seraient survenus le 2 octobre dernier, dans le HLM où la victime demeurait, dans la Petite-Bourgogne. L'accusé habitait également dans l'immeuble, avec sa mère, mais à un autre étage que la victime.

Cette femme, âgée d'une quarantaine d'années, est atteinte de trisomie de moyenne intensité. L'agression aurait été mise au jour parce qu'elle en aurait parlé à une intervenante. Le 5 octobre, à la suite d'une plainte, des policiers sont allés enquêter dans l'appartement de la victime.

C'est comme ça que M. Poirier a su qu'il s'était passé quelque chose le 2 octobre, avec sa voisine d'en face. En y réfléchissant, il s'est souvenu avoir vu Levac frapper à la porte de sa voisine ce jour-là. M. Poirier dit se le rappeler très bien, car il sortait pour aller faire une course au même moment. La victime a ouvert la porte et M. Levac est entré, selon M. Poirier. Un peu plus tôt dans son témoignage, il avait expliqué que des personnes avec des déficiences mentales habitent dans l'immeuble, en vertu d'un projet d'intégration dans la communauté.

Le contre-interrogatoire de ce témoin se poursuit ce matin. La femme, après avoir été examinée et traitée à l'hôpital après l'agression alléguée, a été envoyée dans une ressource dépannage pour quelques jours. Le gérant de cette ressource, Hassan Miri, a indiqué, hier, qu'elle était très anxieuse et perturbée à son arrivée. Pendant deux jours, elle a évacué du sang dans ses petites culottes.

La victime alléguée doit venir témoigner jeudi.

Ce procès, devant durer la semaine, est présidé par le juge Patrick Healy. C'est Me Patricia Compagnone qui officie pour la Couronne, alors que l'accusé est représenté par Me Pascal Lescarbeau.

Soulignons enfin que M. Levac agissait à l'époque comme bénévole auprès des personnes âgées ou atteintes de maladies mentales. Après son arrestation, le SPVM avait diffusé sa photo, croyant qu'il pouvait y avoir d'autres victimes. Mais aucune autre nouvelle accusation n'a été portée.