Les organisateurs de la manifestation contre la brutalité policière accusent les policiers de Montréal de «mettre de l'huile» sur le feu et d'attiser la colère des contestataires. Ils ne garantissent pas que le rassemblement, prévu dimanche après-midi, se fera sans heurts.

« On va faire tout ce qu'on peut pour que cela se passe bien, on va faire des recommandations au début du rassemblement, mais on n'a pas le contrôle sur ce qui va se passer», a déclaré vendredi matin Gabriel Potvin, porte-parole du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP). Selon le collectif, les propos tenus ces derniers jours par le Service de police de Montréal et la Fraternité des policiers risquent d'avoir échauffé les esprits. « Les policiers ont une attitude provocatrice et, oui, cela peut avoir un impact sur les manifestants.»

« On comprend qu'il y a des gens qui viennent à cette journée-là pour exprimer leur colère, parce qu'on ne leur donne aucune autre possibilité de se plaindre s'ils sont victimes de répression policière», a ajouté Hugo Lebreton, aussi du COPB.

Le COPB reproche notamment au président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, de défendre le travail des policiers impliqués dans les événements de Montréal-Nord. Il critique aussi le fait qu'il ait déclaré, dans une entrevue au Journal de Montréal, que la répression faisait partie des tâches des policiers.

Dimanche, le collectif entend aussi dénoncer le profilage racial et social et le fait que ce soient des policiers qui sont chargés d'enquêter sur d'autres policiers lorsqu'un incident.

Selon le Service de police de la ville Montréal, de 800 à 1600 personnes pourraient prendre part au rassemblement, dimanche. Paradoxalement, ces manifestations se sont souvent soldées par des arrestations et des actes de vandalisme dans le passé, et le SPVM craint que le climat soit plus tendu cette année en raison de la mort de Fredy Villanueva, l'été dernier.

Jeudi, la Ville de Montréal a tenté d'obliger ses policiers à revêtir leur uniforme régulier pour la manifestation, craignant que le port du pantalon de camouflage, un moyen de pression adopté par les syndiqués en attente du renouvellement de leur contrat de travail, ne soit perçu comme un signe de provocation par les manifestants.

La Ville a été déboutée par le Conseil des services essentiels, jeudi, mais pourrait en appeler vendredi de cette décision.