Une PME du pot a été démantelée hier en Montérégie durant une rafle policière d'envergure, à laquelle ont pris part une centaine de policiers.

Les policiers de Longueuil, appuyés par ceux des corps municipaux voisins et la Sûreté du Québec, ont mené neuf perquisitions, en plus d'arrêter 13 personnes, huit hommes et cinq femmes.

 

Quelque 3000 plants de marijuana ont été saisis, d'une valeur d'environ 300 000$ sous le manteau. Les policiers ont aussi mis la main sur deux armes de poing et trois armes longues. Des petites quantités de drogues dures, notamment de la cocaïne, ont aussi été retrouvées.

Ce coup de filet a été orchestré simultanément à Longueuil, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Marieville, Sabrevois, Saint-Jean-sur-Richelieu, de même qu'Oka, dans les Basses-Laurentides, et Mandeville, dans Lanaudière.

La tête dirigeante présumée du réseau, un homme de 50 ans, a été épinglée chez elle à Mandeville. Le cerveau de l'organisation, Marcel Lafontaine, est bien connu des milieux policiers.

Même chose pour Gaétan Demers, autre suspect important arrêté à Longueuil, qui traîne aussi derrière lui une longue feuille de route criminelle. L'homme de 55 ans agissait comme fournisseur au sein de l'organisation. Selon nos informations, Demers supervisait la culture de marijuana dans plusieurs propriétés éparpillées en zone rurale, entre autres à Saint-Mathias-sur-Richelieu et Marieville. Les policiers ont fouillé son logement, situé dans un triplex de la rue Saint-Georges. Un des enquêteurs est reparti avec un sac Ziploc rempli de clés.

Entrée en force

La drogue récoltée par le réseau était apparemment distribuée par l'entremise d'une autre personne arrêtée à Longueuil, une femme de 46 ans. Considérée comme la responsable de la livraison, elle coordonnait le travail des livreurs chargés d'écouler la marchandise. Elle a été arrêtée dans un logement de la rue Louise vers 5h. Un homme se trouvait avec elle lors de la descente policière. À l'aide d'un bélier, les policiers ont défoncé la porte de leur appartement, au deuxième étage d'un immeuble un peu défraîchi.

Au cours de l'intervention, les policiers ont malencontreusement défoncé la porte arrière du logement de Robert Proulx, le voisin immédiat des suspects, qui dormait avec sa famille. «On dormait quand la porte a été défoncée. Ma femme paniquait et criait: c'est pas icitte! C'est pas icitte! Les policiers l'ont réalisé quand ils ont vu un enfant dans la place. Ils se sont excusés», raconte M. Proulx, qui espère être dédommagé pour sa porte. Robert Proulx n'était pas au courant des activités illicites reprochées à ses voisins.

Les prévenus devraient comparaître aujourd'hui au palais de justice de Longueuil. Ils répondront à des accusations de culture de cannabis, de possession de stupéfiants dans le but d'en faire le trafic et de possession simple.

La police de Longueuil s'est réjouie du démantèlement du réseau. «C'est une enquête qui a commencé il y a seulement quatre mois», souligne l'agent Pierre Quintal. Il explique que la culture de cannabis était faite en région, tandis que la revente se faisait surtout à Longueuil. «C'est une PME autonome. Nous n'avons trouvé aucune relation avec les motards où le crime organisé jusqu'à maintenant», ajoute Pierre Quintal.