Une vaste perquisition est en cours en Montérégie, depuis ce matin, pour démanteler un réseau de trafiquants de cannabis qui opérait comme une PME.

Près de cent policiers de Longueuil ont procédé à une douzaine de perquisitions et à quelques arrestations. Quelque 2000 plants de marijuana ont été saisis jusqu'à présent, d'une valeur d'environ 200 000 dollars. Les policiers ont frappé dans plusieurs villes de la région, soit Longueuil, Saint-Mathias-sur-le-Richelieu, Marieville, Sabrevois, Saint-Jean-sur-le-Richelieu, de même qu'Oka, dans les Laurentides, et Mandeville, dans Lanaudière.

La tête dirigeante présumée du réseau, un homme de 50 ans de Mandeville, a été épinglé chez lui au cours de la rafle policière. Selon nos informations, le cerveau de l'organisation se nomme Marcel Lafontaine et est apparemment inconnu des milieux policiers.

Un autre suspect important, arrêté sur la rue Saint-Georges à Longueuil, est considéré comme le fournisseur de l'organisation.

L'homme de 55 ans possédait vraisemblablement plusieurs propriétés en zone rurale -entre autres à Saint-Mathias-sur-le-Richelieu et Marieville- utilisées pour cultiver de la marijuana. Le réseau faisait aussi le trafic de drogues dures.

La drogue était ensuite distribuée par l'entremise d'une autre personne arrêtée à Longueuil, une femme de 46 ans, considérée comme responsable de la livraison. Les policiers l'auraient épinglée dans un logement de la rue Louise vers 5h ce matin. Un homme se trouvait avec elle lors de la descente policière.

À l'aide d'un bélier, les policiers ont défoncé la porte de leur appartement d'un immeuble un peu défraîchi pour facilement leur mettre le grappin dessus.

Au cours de l'intervention, les policiers ont malencontreusement défoncé la porte arrière du logement de Robert Proulx, le voisin immédiat des suspects, qui roupillait avec sa famille. «On dormait quand la porte a été défoncée. Ma femme paniquait et criait: c'est pas icitte! C'est pas icitte! Les policiers l'ont réalisé quand ils ont vu un enfant dans la place. Ils se sont excusés», raconte M. Proulx, qui espère être dédommagé pour sa porte.

Pour l'heure, elle a été colmatée avec du ruban adhésif.

Robert Proulx n'était pas au courant des activités illicites reprochées à ses voisins.

«C'est une enquête qui a débuté il y a quatre mois», indique de son côté l'agent Pierre Quintal, de la police de Longueuil. Il explique que la culture de cannabis était faite en région, tandis que la revente se faisait surtout à Longueuil.

Un bilan de l'opération est attendu plus tard aujourd'hui.