Deux grandes associations canadiennes de policiers ont livré un vibrant plaidoyer en faveur du pistolet Taser, à Ottawa ce matin, et ont demandé que tous les agents de police au pays puissent en avoir un.

Cette prise de position survient au moment où l'enquête sur la mort du passager polonais Robert Dziekanski bat son plein en Colombie-Britannique. M. Dziekanski est décédé devant les caméras à l'aéroport de Vancouver l'an dernier, après avoir reçu plusieurs décharges de pistolet électrique. Certaines provinces sont aussi en train de revoir leur politique sur ce controversé appareil.

En conférence de presse au parlement mardi matin, l'Association canadienne des chefs de police et l'Association canadienne des policiers ont déclaré que trop d'informations erronées circulent sur ces pistolets à impulsion électrique.

«La vérité, c'est que le Taser sauve des vies», a déclaré Charles Momy, le président de l'Association canadienne des policiers.

«Aucune étude à date ne démontre que le Taser a pris la vie d'une personne après que ça ait été utilisé par un policier», a-t-il ajouté. Au Canada, une vingtaine d'individus ont perdu la vie après avoir été atteint d'une décharge tirée par un policier.

Néanmoins, dans un rapport publié il y a un an, le Commissaire des plaintes du public contre la GRC a recommandé une utilisation plus restreinte de l'arme. Selon lui, «c'est clair qu'il y a un risque que le Taser puisse causer la mort».

La semaine dernière, le commissaire de la GRC, William Elliott, a déclaré qu'il avait restreint en juin dernier l'utilisation du pistolet au sein de son corps policier.

M. Elliott a aussi semé la confusion en déclarant en comité parlementaire que cette arme controversée pouvait causer la mort. Il s'agissait d'une volte-face pour la GRC, qui avait jusque-là prétendu le contraire.

Mais plus tard dans la journée, il est revenu sur ses propos en disant qu'au contraire, aucune preuve scientifique n'existait quant à la capacité du Taser de causer la mort.

«Nous approchons des 150 études à travers le monde, a pour sa part renchérit Thomas Kaye, vice-président de l'Association canadienne des chefs de police. Et aucune d'entre elles, aucune de ces recherches n'a montré que personne n'est jamais mort (sic: que quiconque soit jamais mort - ndlr) après avoir reçu une décharge.»

En conférence de presse à Ottawa, MM. Momy et Kaye on indiqué que le Taser devrait pouvoir être utilisé par la police quand il y a une menace contre un agent ou qu'un membre du public est en danger. Ils souhaitent qu'il demeure une arme de type intermédiaire.

La GRC, de son côté, a abandonné ce système de catégories. Depuis juin, ses agents ne sont autorisés à utiliser l'arme «qu'en cas de nécessité dans des situations présentant une menace pour l'agent ou pour la sécurité publique».

Les représentants des deux associations de policiers ont refusé de commenter l'affaire Dziekanski.