Ça fait 18 ans que Michel Dumont clame son innocence pour un viol qui lui a valu 34 mois de prison. Aujourd'hui, dans le cadre de sa poursuite civile, l'électricien de 49 ans a replongé dans son cauchemar, pour l'expliquer en détail au juge Benoît Émery.

Cette poursuite intentée en 2001, s'élevait au départ à 8,7 millions et visait le Procureur général du Québec et du Canada et la Ville de Boisbriand. Mais la semaine dernière, juste avant le procès, la ville de Boisbriand a réglé avec M. Dumont. L'entente est confidentielle.

«Je suis soulagé, a dit M. Dumont au sujet de ce règlement. Mais j'aurais cent millions, ça ne réparera jamais les torts que j'ai subis.»

Le procès s'est donc ouvert aujourd'hui avec une demande réduite à 2.5 millions de dollars, qui vise uniquement le procureur général du Québec et du Canada. Au terme d'un procès, en janvier 1992, M. Dumont avait été déclaré coupable d'un viol avec violence commis en novembre 1990. Il a été condamné à 54 mois de prison, peine dont il a purgé le deux tiers. Il avait été débouté en Cour d'appel. Après être sorti de prison, il s'est battu pour faire reconnaître son innocence. La ministre Anne McLellan a accepté de rouvrir le dossier, si bien que celui-ci s'est retrouvé de nouveau à la Cour d'appel. Cette fois, Dumont a été acquitté.

M. Dumont prétend que la Couronne n'a pas avisé son avocat de l'époque, du fait que la victime avait un doute sur l'identité de son agresseur.