blank_pageLes avocats de la famille de Fredy Villanueva et des jeunes témoins de l'intervention policière qui a mal tourné dans Montréal-Nord en août dernier persistent et signent.

blank_pageIls veulent convaincre le gouvernement du Québec de remplacer l'enquête du coroner par une commission d'enquête publique au mandat plus large. Par ailleurs, l'enquête publique du coroner qui devait commencer la semaine prochaine débutera finalement le 25 mai prochain, a annoncé hier le Bureau du coroner. Les audiences se poursuivront jusqu'au 5 juin. D'autres dates seront ajoutées plus tard.

À moins que leurs frais de représentation ne soient payés par le gouvernement, ces avocats ne comptent pas participer à l'enquête du juge Robert Sansfaçon, répètent-ils depuis plusieurs semaines. À l'heure actuelle, seule la famille Villanueva a obtenu la garantie que les honoraires de son avocat seraient payés à même les fonds publics pour la durée de l'enquête.

«Ce n'est pas normal que les policiers soient représentés par des avocats payés par les fonds publics et pas les victimes», a dit Me Jacky-Éric Salvant qui a déposé plus tôt cette semaine une poursuite au civil de 810 000$ contre les policiers Jean-Loup Lapointe et Stéphanie Pilotte, au nom des deux jeunes blessés par balle, Denis Méas et Jeffrey Sagor Méthellus.

Dans une enquête publique du coroner, ce dernier n'a pas le pouvoir d'ordonner à l'État de payer les dépenses juridiques des témoins. Il y a quelques jours, le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, a réitéré que le gouvernement du Québec faisait une exception pour l'avocat de la famille Villanueva et qu'il n'en ferait pas d'autres. Ce serait différent dans le cas d'une commission d'enquête publique, régie par une autre loi. Les commissaires, eux, ont le pouvoir d'exiger que les frais juridiques des témoins soient payés par l'État.

Ce n'est pas la seule raison pour laquelle Me Salvant et ses confrères demandent une commission d'enquête, a indiqué l'avocat. «Pour comprendre le contexte de la mort de Fredy Villanueva, il faut élargir le mandat de l'enquête aux relations ethnoculturelles et au profilage racial», a ajouté Me Salvant.