L'Association du jeune Barreau de Montréal craint que l'image du système judiciaire soit entachée par la controverse entourant le choix de la langue des procédures devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié.

Dans une lettre ouverte, le président de l'Association du jeune Barreau de Montréal, Me Philippe-André Tessier, affirme que la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR) aurait avantage à se montrer plus souple lorsqu'un avocat veut changer de langue en cours de procédure.En entrevue, Me Tessier a affirmé qu'il est courant qu'un avocat change de langue en cours de procédure devant des tribunaux administratifs ou passe même d'une langue à l'autre au cours d'une même audience, selon le témoin.

L'intervention du jeune Barreau fait suite aux problèmes éprouvés par Me Stéphane Handfield devant cette même commission. Me Handfield s'était élevé contre le fait que la commission ait statué que les procédures devraient se dérouler en anglais, pour son client hispanophone, alors que même son client l'appuyait dans sa démarche de poursuivre les procédures en français.

La commission a élaboré une marche à suivre pour demander un changement de langue des procédures, démarche que Me Handfield avait respectée en donnant même plus de préavis que requis.

Mais la commission avait refusé le changement demandé, sous prétexte que des documents préliminaires avaient été rédigés en anglais.

La CISR a toujours soutenu qu'elle n'empêcherait pas Me Handfield de plaider en français, mais que les procédures auraient cours en anglais.

Finalement, le début de l'audience devant la commission a été reporté. Le tribunal administratif dit vouloir entendre les parties sur cette question du changement de langue des procédures.