Le laboratoire clandestin que les policiers pensaient avoir trouvé au 58, avenue Stirling, dans l'arrondissement Lasalle, n'était finalement qu'un lieu d'entreposage.

Les policiers de l'escouade des laboratoires clandestins de la GRC, après une longue opération d'exploration avec des combinaisons étanches, ont trouvé à l'intérieur quelques centaines de pilules qui feront l'objet d'une analyse plus poussée.

«Nous avons des raisons de croire qu'il s'agit d'amphétamines», explique le commandant Guy Latulipe, de l'escouade des stupéfiants du Service de police de la Ville de Montréal.

L'opération, qui a débuté vers 9h30 et à laquelle ont participé plusieurs dizaines de pompiers et de policiers, en plus de spécialistes de Santé Canada et d'agents de la GRC, avait pour but de déterminer si la résidence était suffisamment sécuritaire pour que les enquêteurs puissent l'inspecter de fond en comble. Huit résidences voisines ont été évacuées par mesure préventive.

«On sait que des gaz dangereux sont utilisés dans les laboratoires clandestins», notamment de l'ammoniac et de l'acide à batterie, a indiqué le commandant Latulipe.

Le locataire de l'immeuble, dont le nom n'a pas été révélé, devrait être arrêté sous peu. «La résidence était vraisemblablement utilisée comme lieux d'entreposage, mais selon ce qu'on sait, ce sont des gens qui fabriquent des stupéfiants. Il y un laboratoire, c'est sûr, mais est-il en Ontario ou ailleurs au Québec ? C'est ce que va démontrer l'enquête.»

Selon une voisine contactée par téléphone, qui a demandé qu'on taise son nom, les habitants de l'immeuble sont des asiatiques. «C'était assez louche. Ils travaillaient toujours aux heures inverses de autres. Ils sortaient toujours la nuit. Ils voyageaient aussi énormément. Selon ce que j'en sais, ils se rendaient souvent en Chine pour faire des affaires», a-t-elle indiqué.

«Il y avait beaucoup de va-et-vient. Et ils changeaient souvent de véhicules - des gros véhicules de luxe», a ajouté la dame.

Toujours selon elle, un camion de déménagement a été vu sur place «il y a environ deux mois». «J'étais curieuse; j'ai regardé à l'intérieur, mais je n'ai vu que des meubles», a-t-elle expliqué.

Rencontré à l'extérieur du périmètre érigé par les policiers, le fils du propriétaire de la résidence, Gerry Bertrand, a assuré qu'il n'était pas au courant des activités des locataires. «Ils étaient là depuis environ deux ans. On a dû aller faire des travaux à un moment donné et on n'a rien vu d'anormal, a-t-il assuré. Quand on allait chercher le chèque de loyer, tout se passait normalement.»