Mark Lafleur évite la prison pour une série de voies de fait et de crimes pour lesquels il s'est avoué coupable. Mais il vivra les 51 prochains mois avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. À la moindre incartade, il pourrait se retrouver derrière les barreaux.

«La sentence, elle commence», a lancé le juge Serge Boisvert au fils du célèbre Guy Lafleur, hier matin, après lui avoir imposé une peine à purger dans la collectivité de 15 mois, et une probation de trois ans.

Cette peine est assortie de sévères conditions. Pendant les six prochains mois, l'homme de 24 ans sera confiné à sa résidence 24 heures sur 24, sauf aux fins de travail, de rendez-vous médicaux ou courses de première nécessité. Les six mois suivants, il sera soumis à un couvre-feu, la nuit. Pendant la presque entièreté de sa peine, il ne pourra pas boire ou se trouver dans un débit d'alcool, et ne pourra conduire. Il devra aussi poursuivre ses thérapies. Le juge lui a souhaité bonne chance.

Le prononcé de cette sentence est venu clore un processus judiciaire qui s'est déclenché avec son arrestation, au début 2007, et qui a connu par la suite de multiples rebondissements. En fin de compte, le jeune Lafleur a plaidé coupable à 23 accusations qui se divisent en quatre catégories, a fait valoir le juge. Dans la première catégorie, on retrouve 13 accusations concernant des voies de fait commises sur une ex-conjointe, qu'il a fréquentée de décembre 2004 à janvier 2007.

S'appuyant sur des expertises, le juge a fait valoir qu'il s'agissait de l'union dysfonctionnelle de deux personnes carencées. Mark Lafleur a été violent et contrôlant avec la jeune fille. «Il s'agit d'un cas sérieux de violence conjugale qu'il faut dénoncer», a commenté le juge.

La deuxième catégorie de crimes du jeune Lafleur concerne trois incidents distincts liés à de la rage au volant, incluant de la conduite dangereuse alors qu'il roulait à une vitesse variant de 130 à 170 km/h sur l'autoroute 40, avec deux adolescents à bord. Il a fini sa folle équipée dans un muret, blessant le frère de sa conjointe. La troisième catégorie concerne la culture de sept plants de marijuana, dans son appartement, alors que la quatrième a trait à des bris d'engagement de ses conditions de mise en liberté, pendant qu'il demeurait dans une maison de thérapie.

Les parents de Mark Lafleur l'accompagnaient. «Je suis content qu'il ait fait des progrès, a commenté Guy Lafleur, avec le flegme qu'on lui connaît. Ce qui est important, c'est d'aller étape par étape. Pour le moment ça va bien, il faut continuer. La guerre n'est pas gagnée encore.»