La Couronne a décidé d'interjeter appel dans l'affaire du meurtre de Raymond Ellis. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) déposera aujourd'hui devant la Cour d'appel du Québec, un avis d'appel de la décision rendue le 12 janvier dernier par la juge Sophie Bourque au centre judiciaire Gouin.

La juge Bourque avait ordonné un arrêt du processus judiciaire. Ainsi, les cinq accusés du meurtre de Raymond Ellis, soit John Tshiamala, Ernso Théobrun, Evens Belleville, Cleveland, Alexander-Scott et McClee Charles ont été libérés le jour même.

«Le DPCP est d'avis que le tribunal a erré en droit en concluant qu'à défaut d'arrêter les procédures contre les accusés, une atteinte à l'intégrité du système de justice en résulterait en raison du comportement de la poursuite, et qu'aucun autre remède n'était disponible afin de leur garantir un procès équitable», écrit le DPCP dans un bref communiqué diffusé ce matin. Le DPCP demandera à la Cour d'appel du Québec d'ordonner la tenue d'un nouveau procès.

Il y avait tellement eu de faits inusités et de rebondissements dans ce procès que la défense l'a baptisé le «cas Star Trek». Tous âgés dans la vingtaine, les cinq jeunes hommes étaient sortis du centre judiciaire Gouin à Montréal ce jour-là avec une attitude triomphante, quatre mois après l'ouverture de leur procès devant juge et jury.

Raymond Ellis est une innocente victime d'un conflit entre deux gangs ennemis, les Bleus et les Rouges. Le 23 octobre 2005, le jeune homme de 25 ans se rend au bar ''after hours'' Aria, au centre-ville de Montréal, avec deux amis. Ce soir-là, des membres et des relations du gang des Bleus sont dans le même bar pour commémorer l'assassinat d'un des leurs, tué par un Rouge un mois plus tôt. Tard dans la nuit, les Bleus ont faussement désigné Ellis comme le meurtrier de leur ami. Ils l'ont tabassé «à 50 contre 1» et l'ont poignardé à mort.