Parce qu'une femme d'origine roumaine ne voulait rien savoir de lui, Jean-Rock Coupal, 47 ans, a tenté de la conquérir d'une bien étrange façon. Au début de l'année 2007, il a téléphoné à plusieurs reprises à l'ambassade de Roumanie, affirmant que la femme complotait pour faire sauter une bombe dans le métro de Bucarest.

Ces prétentions, qui n'étaient évidemment que divagations de la part de Coupal, ont fini par semer l'émoi à l'ambassade de Roumanie à Ottawa. La GRC a été alertée et a déclenché une enquête. Au bout de quelques semaines, le mystérieux dénonciateur (M. Coupal) a été identifié, filé, puis arrêté le 9 février 2007. Il a été accusé de menaces terroristes et méfait public.

 

Hier, alors que son enquête préliminaire devait débuter et que les témoins de la Couronne faisaient le pied de grue dans le couloir, M. Coupal a décidé de couper court au processus judiciaire en s'avouant coupable à l'accusation de méfait public, pour avoir fait entreprendre une enquête sous de faux motifs. En retour, la procureure de la Couronne, Me Cynthia Gyenizse, a laissé tomber l'accusation de menaces terroristes. D'ailleurs, elle a fait valoir au juge Jean-Pierre Bonin que cette accusation aurait pu être plus difficile à démontrer, vu qu'on ne peut contraindre le personnel d'une ambassade à venir témoigner.

En résumant les faits au juge, elle a raconté que M. Coupal avait rencontré la femme d'origine roumaine dans le cadre d'une formation d'emploi. Madame lui est tombée dans l'oeil, mais ce n'était pas réciproque. Elle a d'ailleurs fait valoir à monsieur qu'elle ne voulait pas de relation, car elle songeait à retourner dans son pays.

Pour l'empêcher de partir

C'est pour l'empêcher de partir qu'il a décidé de la faire passer pour une terroriste. Il a appelé plusieurs fois à l'ambassade, s'adressant particulièrement au premier secrétaire de l'ambassadeur. Au début, ce dernier ne prenait pas l'appel au sérieux, mais l'insistance de l'interlocuteur a fini par l'inquiéter. M. Coupal soutenait que le complot regroupait huit personnes, et il en nommait quatre, dont madame. Elle allait déclencher l'explosion à partir de Montréal, d'un téléphone cellulaire, disait-il.

Coupal a de nombreux antécédents judiciaires en matière de fraudes, qui remontent cependant à plus de 10 ans. Hier, l'avocat qui le représente, Me Martin Latour, a demandé qu'un rapport avant sentence soit établi sur l'accusé, afin d'éclairer la cour à son sujet. La Couronne compte demander une peine de prison d'un an, tandis que la défense envisage une peine à purger dans la communauté.

M. Coupal doit revenir devant le tribunal le 30 mars pour les plaidoiries sur la peine.