Au lendemain de l'annonce de la tenue d'une enquête publique sur la mort de Fredy Villanueva, la famille d'un homme abattu par des policiers en 2005 réclame elle aussi que les faits entourant la mort de leur proche soient connus.

Mohamed Bennis, le père de Mohamed Anas Bennis, a convoqué les médias hier soir pour réitérer son souhait qu'une enquête publique sur la mort de son fils de 25 ans soit tenue.

 

Le 1er décembre 2005, Mohamed Anas Bennis a été tué par deux coups de feu tirés par des policiers du Service de police de la Ville de Montréal. Le Canadien d'origine marocaine aurait sans motif apparent attaqué et blessé un agent avec un couteau de cuisine dans le quartier Côte-des-Neiges.

L'enquête du Service de police de la Ville de Québec n'avait retenu aucun blâme contre les policiers, et la Couronne n'avait déposé aucune accusation criminelle contre les agents. Le Commissaire à la déontologie policière ne leur avait rien reproché non plus.

À la demande de l'avocat de la famille, le Bureau du coroner a tout de même décidé d'ouvrir une enquête publique en juin dernier.

Contestation juridique

Celle-ci devait commencer à la fin de septembre, mais la Fraternité des policiers et policières de Montréal s'est adressée à la Cour supérieure en août pour faire annuler l'enquête publique.

Leur requête, contestée par la famille Bennis, sera entendue le 29 janvier.

«La Fraternité est en train de pourrir la profession en oeuvrant pour que les policiers travaillent en toute impunité», a déploré M. Bennis, venu du Maroc pour souligner le troisième anniversaire de la mort de son fils.